Il était tentant de définir les développements ci-après par le terme de « médiation familiale », tant la définition de la médiation (savoir un processus volontaire, coopératif structuré et confidentiel reposant sur l'autonomie et la responsabilité des parties à un conflit / une situation particulière) répondait à la situation à présenter.
Toutefois, ce terme n'a pas été retenu car sa connotation conflictuelle est bien trop présente dans l'esprit de chacun (médiation signifie souvent conflit, car dans notre profession la médiation est un mode alternatif de résolution amiable d'un conflit). Or, nos développements se situent à l'opposé, sur un terrain apaisé où les familles s'entendent et s'accordent sur le projet de transmission.
Les besoins des familles, l'évolution de la société et des mentalités nous conduisent aujourd'hui à nous interroger sur la création de nouveaux espaces de liberté.
L'idée n'est pas de rajouter une nouvelle liste de pactes sur succession future, qui conduirait sans doute, à terme, à réduire à peau de chagrin la prohibition des pactes sur succession future et à affaiblir inévitablement le pilier du temple.
Il s'agit finalement de réfléchir à une évolution de la notion même de prohibition sur les pactes sur succession future qui, à l'image d'une vague, pourrait se retirer pour laisser place au consensus familial ou, reprendre toute sa place quand ce dernier n'existe plus ou pas.
Une prohibition des pactes sur succession future dont la clé de voûte serait le consensus familial.
Nous sommes, dans la confidentialité de nos études, au cœur des familles et souvent les premiers témoins de ce consensus familial, qui n'a pas sa place dans notre ordre juridique.
Il arrive, plus souvent que ce que les pouvoirs publics ne peuvent imaginer, que les familles trouvent, elles-mêmes, la solution à une situation successorale particulière. Or, le juriste est aujourd'hui juridiquement bien démuni face à ces familles. Que lui reste-t-il ? L'ingénierie ? Parfois, c'est insuffisant.
Quelles pistes peuvent être explorées ? Quelle forme pourraient prendre ces pactes de famille ?