L'anticipation par la transmission a1276

- Le besoin de financement. - La vulnérabilité peut être liée à un handicap de naissance, qu'il soit physique ou mental ou à une maladie contractée au cours de l'existence. Elle peut aussi avoir été causée par un accident de la vie ou, plus inéluctablement, accompagner le vieillissement . Si l'on a échappé aux premières causes de vulnérabilité, que l'on peut espérer ne pas être touché par la troisième, il est difficile de ne pas être rattrapé par la quatrième. Avec l'avancée dans l'âge, le risque de vulnérabilité devient de plus en plus prégnant et il est généralement source d'angoisse, notamment lorsque la personne souffre d'isolement et/ou se trouve dans une situation de fragilité, quand ce n'est pas de précarité, financière. C'est en cela que le vieillissement de la population effraie nos sociétés industrialisées. Un vieillissement qui s'accentue en raison d'une population plus nombreuse, en meilleure santé, bénéficiant ainsi d'une meilleure espérance de vie. Un vieillissement caractérisé par une perte d'autonomie, une dépendance souvent progressive, parfois soudaine . Il ne s'agit pas d'un phénomène récent : de tout temps, des personnes sont devenues dépendantes, mais dorénavant, la période de dépendance est plus longue, médicalement plus complexe et fatalement plus coûteuse. Le phénomène est du reste appelé à croître dans les années à venir, avec le vieillissement de notre population et l'augmentation inéluctable qui en découle des personnes appelées à être dépendantes .
Partant, il ne fait aucun doute que la protection de la personne vulnérable passe par un maintien de ses ressources pour faire face à une situation de dépendance. Il s'agit concrètement de pouvoir régler les dépenses du quotidien, auxquelles vont s'agréger au fil du temps des frais de santé sans cesse croissants et le coût de l'intégration éventuelle au sein d'un établissement spécialisé. Le maintien à son domicile, qui est une priorité clairement affirmée par la majorité de nos concitoyens, engendre également un coût, certes moins élevé que l'hébergement en Ehpad, mais qui ne saurait toutefois être négligé .
Ces différents constats renvoient à l'épineuse et fondamentale question du financement de la dépendance, qui constitue aujourd'hui un enjeu sociétal national.

Le coût du maintien à domicile

Outre l'entretien et la mise à niveau énergétique inhérents à tout bien immobilier, la personne vulnérable désireuse de se maintenir à son domicile doit avoir conscience qu'elle va très certainement devoir faire face à des charges spécifiques.
D'une part, elle devra supporter les frais d'adaptation de son habitat . Il s'agit alors de compenser les « incapacités » liées à la perte de mobilité, la baisse de la vue, de l'ouïe, ou la diminution des aptitudes physiques, ce qui suppose des aménagements spécifiques et des adaptations ergonomiques du logement. Ainsi il faut parfois installer des rampes d'accès ou d'appui pour permettre l'accès à l'étage, installer le lieu de vie au rez-de-chaussée en cas de difficultés d'accès à l'étage, élargir les passages et les dégagements pour laisser passer un fauteuil, réaménager la salle de bain, acheter un matériel de téléassistance, rendre accessible la boîte aux lettres, le digicode, l'interphone, etc.
D'autre part, elle devra financer, le cas échéant, le coût d'une aide à domicile. Cette aide, qui relève le plus souvent d'une auxiliaire de vie sociale, recouvre toutes les tâches que la personne vulnérable ne peut pas assumer seule : entretien de la maison (aide-ménagère, lessive, repassage?), aide à la vie quotidienne (préparation des repas, portage des repas, courses), actes essentiels de la vie quotidienne (toilette), prestations d'ordre administratif (démarches à la poste ou à la banque). L'aide à domicile revêt également une dimension relationnelle en ce qu'elle offre une compagnie à la personne vulnérable, et lui permet de conserver un lien social déterminant . Enfin, l'aide à domicile peut être complétée par l'intervention d'un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD ou SSAD), destiné à assurer des soins infirmiers et d'hygiène générale : prévention des escarres, surveillance des paramètres d'absorption et d'élimination, injections, pansements, lavage vésical, préparation et distribution des médicaments, etc.