Les typologies des qualifications
Les typologies des qualifications
Face à une situation présentant des liens avec plusieurs systèmes juridiques, retenant des qualifications différentes, un conflit de qualifications pourra naître. Ou bien une institution présente dans plusieurs ordres juridiques n'est pas rattachée à une même catégorie, il s'agira alors d'un « conflit de catégories ». Un État va par exemple considérer qu'une institution doit être régie par la loi applicable aux effets du mariage alors qu'un autre va estimer qu'elle doit l'être par la loi applicable aux régimes matrimoniaux. La question qui se pose alors n'est pas celle de la loi applicable au fond. La difficulté va concerner le choix de la loi devant fournir la qualification du rapport de droit afin de mettre en œuvre la bonne règle de conflit. La qualification se fera-t-elle selon la loi de l'ordre juridique appelé à connaître de la question (lex fori) ou bien selon la loi étrangère (lex causae) ? Le principe de la qualification lege fori s'est imposé en dépit de ses lacunes ou de ses failles, à défaut de mode alternatif de qualification convaincant (Sous-section I), mais il tend à s'édulcorer face à l'émergence d'une qualification autonome sous l'impulsion principale de la Cour de justice de l'Union européenne (Sous-section II).
La qualification lege fori en déclin
La qualification lege fori de la règle de conflit est celle qui est retenue tant par la doctrine que par la jurisprudence (§ I). Elle n'est toutefois pas sans limite et ce principe de qualification a dû évoluer (§ II).
Pour aller plus loin
La qualification autonome
Rabel avait envisagé en son temps
1544974825036 la possibilité de dégager, en faisant une étude de droit comparé, des catégories universelles autonomes qui transcenderaient les concepts nationaux. Il partait de l'idée que l'objet international de la règle de conflit impliquait que son interprétation ne devait pas se faire uniquement selon la lex fori, mais aussi en considération des autres législations nationales.