La qualification

RÉDIGER : L’acte notarié français dans un contexte international

L'acte authentique et l'institution de l'authenticité

Le statut du notaire et de l'acte authentique notarié selon le droit européen

Préparation et rédaction de l'acte : enjeux et méthodologie

La circulation internationale de l'acte

La fiscalité internationale

Rémunération et protection sociale : les enjeux de l'international

Les trusts

L'assurance vie dans un cadre international

La qualification

La qualification n'est pas spécifique au droit international privé, elle est fondamentale et récurrente dans toutes les branches du droit. Elle est définie comme l'« opération intellectuelle d'analyse juridique, outil essentiel de la pensée juridique, consistant à prendre en considération l'élément qu'il s'agit de qualifier (fait, acte, règle, etc.) et à le faire entrer dans une catégorie de rattachement préexistante (d'où il résulte, par rattachement, le régime juridique qui lui est applicable) en reconnaissant en lui les caractéristiques essentielles de la catégorie de rattachement »
La qualification n'est pas spécifique au droit international privé, elle est fondamentale et récurrente dans toutes les branches du droit. Elle est définie comme l'« opération intellectuelle d'analyse juridique, outil essentiel de la pensée juridique, consistant à prendre en considération l'élément qu'il s'agit de qualifier (fait, acte, règle, etc.) et à le faire entrer dans une catégorie de rattachement préexistante (d'où il résulte, par rattachement, le régime juridique qui lui est applicable) en reconnaissant en lui les caractéristiques essentielles de la catégorie de rattachement » 1544955261694. Le terme désigne à la fois un raisonnement et le résultat auquel il mène. En droit international privé, l'opération de qualification consiste, face à une situation internationale qui implique plusieurs ordres juridiques, à identifier un rapport de droit pour permettre son classement dans l'une des catégories prédéfinies du droit international privé. L'opération va prendre une dimension particulière liée à la singularité de la relation internationale qui met en jeu des intérêts propres (intérêts politiques des États, intérêts liés aux relations commerciales…), au fait que la règle de conflit de lois présente un aspect original de par sa structure binaire qui combine une catégorie et une règle de rattachement, mais encore parce que le droit du for va être confronté à des institutions étrangères variées, parfois inconnues, et pouvant s'apparenter à plusieurs de ses catégories de rattachement. Il arrivera aussi fréquemment que les lois en présence retiennent des qualifications différentes pour une même situation. Il conviendra de rechercher la loi permettant de guider l'opération de qualification. Cette recherche, parfois abordée sous l'angle du « conflit de qualifications », sera évoquée avec l'examen des typologies des qualifications (Section I). Il conviendra ensuite d'évoquer les modalités de cette qualification (Section II).
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Celle-ci consiste à déterminer ce qui constitue un bien mobilier ou un bien immobilier.
Cette qualification doit être réalisée en première instance lege fori, c'est-à-dire au regard des définitions juridiques que donne le droit français des meubles et des immeubles.
Une fois la loi successorale applicable déterminée à l'aune de la règle de conflit française, et si celle-ci est une loi étrangère, une certaine correspondance de qualification « mobilière » ou « immobilière » des biens du défunt devra être vérifiée.
– La qualification lege fori et celle de la loi étrangère désignée correspondent. – Dans cette hypothèse, les ordres juridiques en présence (celui du for et celui désigné par la règle de conflit française), qualifient de la même manière les biens.
Les biens qualifiés de meubles dans le pays A sont également qualifiés de meubles dans le pays B.
Les biens qualifiés d'immeubles dans le pays A sont la encore qualifiés d'immeubles dans le pays B.
Il n'y a pas de problème : les qualifications sont concordantes.
– La qualification réalisée au moyen de la loi étrangère ne correspond pas à la qualification lege fori. – Dans cette hypothèse, les ordres juridiques en présence qualifient de manière différente les biens.
Les biens qualifiés de meubles dans le pays A ne sont pas qualifiés de meubles dans le pays B.
Les biens qualifiés d'immeubles dans le pays A ne sont pas qualifiés d'immeubles dans le pays B.
Ce cas est typiquement un cas de conflit de qualification.
Ne pouvant laisser celui-ci sans solution, il sera proposé de s'en tenir à la qualification lege fori : celle de la loi française.
Il y a alors lieu de soumettre l'intégralité de la succession à la loi française conformément au principe de l'application subsidiaire de la loi du for 1539339968380.
Il convient de garder à l'esprit que cette solution ne sera pas forcément admise par une autorité étrangère qui serait amenée à appréhender la question.
Le règlement « Successions », du fait de son élément de rattachement unique, va permettre d'annihiler la plupart de ces conflits de qualification qui, soulignons-le, restent à ce jour marginaux.

Le conflit de qualifications

Le conflit de qualifications, jusqu'alors rare, est illustré notamment par un arrêt, à propos des fresques de Casenoves 1544367220143.
Les typologies des qualifications
Face à une situation présentant des liens avec plusieurs systèmes juridiques, retenant des qualifications différentes, un conflit de qualifications pourra naître. Ou bien une institution présente dans plusieurs ordres juridiques n'est pas rattachée à une même catégorie, il s'agira alors d'un « conflit de catégories ». Un État va par exemple considérer qu'une institution doit être régie par la loi applicable aux effets du mariage alors qu'un autre va estimer qu'elle doit l'être par la loi applicable aux régimes matrimoniaux.
Les modalités de qualification
Elles consistent en deux étapes : l'analyse de la question ou du rapport de droit(Sous-section I) et la classification (Sous-section II).