En pratique
L'application de cette règle peut parfois se manifester soit par la narration de la célébration de l'union, soit par un événement matrimonial d'ordre purement religieux ou consensuel. Deux exemples illustreront ce propos :
Le mariage religieux égyptien, marocain ou mauritanien dont l'événement qui se déroule en présence d'une autorité religieuse musulmane (l<em>'adoul</em>, le<em>kady</em>, ou l'<em>imam</em>), conformément aux us et coutumes locaux, sans transcription sur un registre le cas échéant, reste pleinement valable au regard de l'article 47 du Code civil.
Il en est de même pour le<em>common law marriage</em>, autrement appelé<em>reput and habit marriage</em>, qui permet à deux personnes dans certains États des États-Unis
<sup class="note" data-contentnote=" Bien que le<em>common law marriage</em>soit désormais aboli en Angleterre, les États suivants ont maintenu cet héritage anglais et reconnaissent le<em>common law marriage</em>: Alabama, Colorado, Kansas, Iowa, Texas, South Carolina, Rhode Island :<em>JCl. Droit comparé</em>, V° <em>États-Unis d'Amérique</em>, fasc. 1, p. 5, n<sup>os</sup>11 et 12.">1547483061298</sup>de se considérer mariées sur la base d'un échange de consentements et des années de communauté de vie, sans avoir jamais formalisé leur union au terme d'une célébration ou d'une transcription.
<em>A contrario</em>, certaines situations qui semblent sans incidences en France peuvent avoir des conséquences à l'étranger : un ressortissant français, pilote de ligne, marié en France, a cependant, à l'occasion de ses multiples escales en Malaisie, créé une seconde famille en épousant une Malaisienne conformément au droit musulman.
Si, au moment du décès de monsieur, sa seconde épouse malaisienne ne peut revendiquer son statut de conjoint du fait de l'application de l'ordre public international qui ne peut produire d'effet atténué
<sup class="note" data-contentnote=" Pour un approfondissement de la notion, V. les travaux de la commission 1,<em>supra</em>, n°.">1539434049985</sup>en l'espèce, compte tenu du fait de l'interdiction stricte de bigamie pour les nationaux français, le patrimoine immobilier laissé en Malaisie a bien été dévolu aux deux épouses et aux enfants issus des deux unions.