En cas d'acquisition par l'intermédiaire d'une société étrangère, le notaire doit effectuer des contrôles formels spécifiques afin d'assurer la sécurité juridique de l'acte de vente
1546455870179.
Si toutes les sociétés de personnes valablement constituées dans leur pays d'origine sont reconnues en France depuis longtemps, ce n'est que depuis la loi n° 2007-1787 du 20 décembre 2007 que toutes les sociétés de capitaux établies dans un autre État le sont également
1546455554981. Ainsi, si une société a été valablement créée dans un État étranger et qu'elle y est dotée de la personnalité morale, elle est automatiquement reconnue en France. Nulle transcription sur un registre commercial français n'est nécessaire pour qu'elle puisse exercer une activité en France. Il est à noter que le trust anglo-saxon n'a pas de personnalité morale selon le droit français ; il est donc impossible pour un trust de droit anglais d'acquérir un bien immobilier en France. Il en est de même des sociétés civiles allemandes et italiennes qui ne sont pas non plus dotées de la personnalité morale et ne peuvent donc pas se porter acquéreurs de biens et droits immobiliers situés en France.
Avant de signer des actes en faisant comparaître une société étrangère, le notaire doit donc s'assurer que cette société a été valablement constituée en demandant un extrait du registre du commerce et des sociétés de l'État d'origine. Si ce document est établi dans une langue qu'il ne maîtrise pas, il doit en demander une traduction qui sera éventuellement revêtue de l'apostille, selon les conventions existant avec l'autre État.
Ensuite, le praticien doit vérifier que la société de droit étranger a une réelle capacité de jouissance et d'exercice. Le critère de rattachement pour déterminer cette capacité est celui de la loi de la nationalité, qui est celle du siège social réel, c'est-à-dire le lieu où est exercée la direction effective de la société. Une société étrangère ne peut avoir en France de capacité plus large que dans son État de création, si cet État connaît « le principe de spécialité statutaire »
1541967453368. Pour rechercher quelle est la capacité d'exercice de la société, le notaire doit obtenir une copie des statuts de la société, qui seront traduits si le notaire n'est pas en mesure de les comprendre. Si aucune convention ne dispense des formalités de légalisation ou d'apostille, celle-ci sera requise. Il ne faut pas omettre de contrôler que l'objet de la société comprend notamment le droit d'acquérir, d'administrer, de louer des biens immobiliers.