Immeubles ou droits immobiliers détenus indirectement en France

RÉDIGER : L’acte notarié français dans un contexte international

L'acte authentique et l'institution de l'authenticité

Le statut du notaire et de l'acte authentique notarié selon le droit européen

Préparation et rédaction de l'acte : enjeux et méthodologie

La circulation internationale de l'acte

La fiscalité internationale

Rémunération et protection sociale : les enjeux de l'international

Les trusts

L'assurance vie dans un cadre international

Immeubles ou droits immobiliers détenus indirectement en France

Le dispositif de la société à prépondérance immobilière ne permet pas d'imposer les mutations indirectes d'immeubles français réalisées par des non-résidents dans le cas où cette société détiendrait des actifs mobiliers français en valeur supérieure à celle des biens immobiliers situés en France. Le législateur, pour compenser cette lacune, a créé la notion d'immeubles possédés indirectement et a élargi l'assiette d'imposition à ces derniers.
Depuis la loi de finances pour 1999, sont imposables en France les immeubles situés en France détenus directement ou indirectement par des non-résidents 1536744746219.
On doit considérer qu'il y a possession indirecte lorsque l'immeuble appartient à une personne morale dont le défunt, seul ou conjointement avec son conjoint, leurs ascendants ou leurs frères et sœurs, détient plus de 50 % des titres, directement ou par l'intermédiaire d'une chaîne de participations au sens de l'article 999 D du Code général des impôts, quel que soit le nombre de personnes morales ou organismes interposés.
Il n'est pas nécessaire que cette personne morale ou cet organisme soit à prépondérance immobilière. Toutefois, comme pour les personnes morales à prépondérance immobilière, il n'est pas tenu compte des immeubles situés en France et affectés par une personne morale (ou un organisme) à sa propre exploitation industrielle, commerciale, agricole, ou à l'exercice d'une profession non commerciale. Les droits de succession ne sont dus qu'à proportion de la valeur des immeubles ou droits immobiliers possédés indirectement, dans l'actif total de l'organisme ou de la personne morale dont le défunt détient directement les actions ou droits.

Exemple de détention indirecte par des non-résidents

M. Y, résidant en Thaïlande, est le fils de M<sup>me</sup> Yu décédée, et domiciliée au Canada.

La société I, établie en Italie, possède un immeuble en France d'une valeur de 4 000 000,00 €, des actifs français pour 5 000 000,00 € et des actifs étrangers pour 1 000 000,00 €. La valeur d'un titre de I est de 20 000,00 €. Cette société est détenue à hauteur de 8 % par M<sup>me</sup> Yu, à hauteur de 12 % par une société B et à hauteur de 80 % par une société A.

La société B, établie en Belgique, possède des titres de la société I pour 4 000 000,00 € et d'autres biens français pour 6 000 000,00 €. La valeur d'un titre B est de 10 000,00 €. La société B est détenue à hauteur de 20 % par M. Yen et à hauteur de 20 % par M<sup>me</sup> Yu.

La société A, établie en Allemagne, possède des titres de la société I pour 10 000 000,00 € et d'autres biens français pour 20 000 000,00 €. La valeur d'un titre de A est de 30 000,00 €. Cette société est détenue par M<sup>me</sup> Yu à hauteur de 50 %.

Détermination de la participation de M<sup>me</sup> Yu dans la société I par l'intermédiaire de son groupe familial et des sociétés interposées :

Détermination de la valeur imposable :

Société I : Valeur des immeubles français dans l'actif brut (40 %) × valeur du titre I (2 000,00 €) = 8 000,00 € par titre × 8 % de détention.

Société A : Valeur des titres de I dans l'actif brut de A (33,33 %) × pourcentage représentatif de l'immeuble dans I (40 %) = 13,33 % × valeur du titre de A (30 000,00 €) = 3 999 € par titre A × 50 % de détention.

Société B : Valeur des titres de I dans l'actif brut de B (40 %) × pourcentage représentatif de l'immeuble dans I (40 %) = 16 % × valeur du titre de B (10 000,00 €) = 1 600 € par titre B × 20 % de détention.

Conclusion sur l'immobilier situé en France : lorsque le donateur ou défunt, domicilié hors de France, détient plus de 50 % d'une société à prépondérance immobilière dont le siège est à l'étranger, la taxation aux DMTG en France peut se baser :