Lieu d'imposition des salariés en droit conventionnel

RÉDIGER : L’acte notarié français dans un contexte international

L'acte authentique et l'institution de l'authenticité

Le statut du notaire et de l'acte authentique notarié selon le droit européen

Préparation et rédaction de l'acte : enjeux et méthodologie

La circulation internationale de l'acte

La fiscalité internationale

Rémunération et protection sociale : les enjeux de l'international

Les trusts

L'assurance vie dans un cadre international

Lieu d'imposition des salariés en droit conventionnel

En présence d'une convention, le droit fiscal interne n'est pas applicable.
Le contribuable expatrié longue duréepeut être considéré comme résident de l'État étranger par le jeu des clauses conventionnelles, mais en général il est exonéré d'impôt en France sur le fondement de la convention fiscale et même s'il peut être considéré comme fiscalement domicilié dans notre pays selon notre droit interne.
Toutefois, en cas d'expatriation, même pour une longue durée, le salarié peut, sur le fondement des conventions fiscales rédigées conformément au modèle de convention fiscale de l'OCDE, être considéré comme domicilié en France dans le cas où le centre de ses intérêts vitaux est jugé comme situé en France (en raison de la présence de son foyer et de la réalisation de revenus de source française en sus de ses revenus professionnels étrangers).
Si le salarié ne travaille à l'étranger qu'un an ou deux, il est moins évident de pouvoir affirmer qu'il a acquis un foyer d'habitation permanent à l'étranger. Dans ce cas particulier, il faudra considérer qu'il reste fiscalement résident de France au sens de la convention, si la réponse à la question de l'existence d'un foyer d'habitation permanent à l'étranger est négative. Il faudra alors examiner le second critère conventionnel, celui du centre des intérêts vitaux, et à défaut le lieu de séjour.
En application des conventions, les traitements et salairessont imposables en principe dans l'État où l'activité est exercée 1535191247093 , sauf exception des clauses de séjour temporaire.
La clause de séjour temporairedéroge au principe de l'imposition dans l'État de l'activité : elle s'applique pourles missions temporaires. D'autre part, l'article 15, 2 du modèle OCDE prévoit la taxation des traitements et salaires liés aux activités exercées à l'étranger en France :
  • si le salarié séjourne dans le pays étranger moins de 183 jours au cours de l'année fiscale considérée ou sur l'année civile ou sur toute période de douze mois consécutifs (cf. selon les conventions) ;
  • si les salaires sont payés par l'employeur ou pour le compte d'un employeur, qui n'est pas un résident de l'autre État, et ;
  • si la charge des salaires n'est pas supportée par un établissement stable que l'employeur a dans l'autre État.
Le cas de l'imposition du salarié expatrié : si le salarié expatrié est domicilié en France et si la convention fiscale exonère le salarié d'imposition en France, la convention fiscale peut prévoir, dans l'article relatif à l'élimination des doubles impositions, qu'il est exonéré en France, sous réserve du taux effectif 1535191509048 . Il est légitime de s'interroger pour savoir si le taux effectif est applicable, sachant qu'il ne peut exister dans le cadre d'une convention fiscale que si la rémunération est taxable en France en droit interne. L'article 81 A, I du Code général des impôts créé une catégorie de revenus exonérés en droit interne. Selon la jurisprudence 1535191538236, en présence d'une convention de ce type, le salarié ne peut échapper au mécanisme du taux effectif.

À retenir

Le salarié détaché pour plus de deux anssera très probablement considéré, au sens de la convention fiscale, comme résidant hors de France.
Le salarié détaché ente un an et deux ans : selon l'avis d'un auteur 1535191055120, l'hésitation est permise et il faudrait un séjour d'au moins deux ans pour considérer que ce dernier à son foyer d'habitation permanent à l'étranger et par conséquent sa résidence fiscale dans ce pays.
Le salarié détaché de moins d'un anrestera domicilié en France s'il a son foyer ou le centre de ses intérêts vitaux en France 1535191300367.
– En cas de différend entre les États, ce dernier sera résolu par voie d'accord amiable.