Conflits de qualification des biens

RÉDIGER : L’acte notarié français dans un contexte international

L'acte authentique et l'institution de l'authenticité

Le statut du notaire et de l'acte authentique notarié selon le droit européen

Préparation et rédaction de l'acte : enjeux et méthodologie

La circulation internationale de l'acte

La fiscalité internationale

Rémunération et protection sociale : les enjeux de l'international

Les trusts

L'assurance vie dans un cadre international

Conflits de qualification des biens

La situation du défunt ou donateur résident en France pose peu de difficulté car l'assiette taxable en France est l'assiette mondiale et, quelle que soit la qualification donnée aux biens, ils seront imposés en France.
Dans le cas du défunt ou donateur domicilié hors de France, les conflits de qualification seront plus prégnants.
Pour citer quelques exemple :
  • les fonds de commerce qui, en droit interne français, comprennent l'universalité des biens (notamment le matériel, les marchandises, le droit au bail et la marchandise) alors que pour certains autres pays le fonds de commerce ne comprend que l'élément incorporel (la clientèle) ;
  • les titres de sociétés étrangères à prépondérance immobilière en France ; ces derniers sont taxés en France comme étant assimilés fiscalement à des immeubles même si civilement ce sont des meubles ;
  • les droits en Time Share, qui sont qualifiés de biens meubles en France alors qu'ils sont qualifiés en droit espagnol, belge, ou israélien de droits immobiliers.
Il en résulte qu'en l'absence de convention fiscale, chaque État est en droit d'imposer ; il peut en résulter une double imposition.

Exemple de conflits de qualification entre la France et un État lié par une  convention

Pour le droit fiscal français dans le cadre de la succession d'un défunt résident de France possédant un avoir sur un compte bancaire espagnol, cet avoir sera qualifié comme un bien incorporel imposable en France par le notaire français, tandis que le notaire espagnol le qualifiera, en vertu de son droit, de bien corporel imposable en Espagne. Il faudra dans un tel cas recourir à la procédure amiable.

Les conflits de qualification exposés ci-dessus sont moins problématiques en présence d'une convention. En effet, la convention reprenant le modèle de convention fiscale de l'OCDE de 1982 attribue le droit d'imposer les biens dépendant de la succession, et ces dernierssont définis par référence au droit de l'État où ils sont situés pour les immeubles, ou l'État du domicile du défunt pour les biens mobiliers et les autres biens.
En matière de créance garantie par une hypothèque immobilière, celle-ci reste bien souvent un bien mobilier. Tel est le cas dans la convention franco-américaine, mais l'attention du lecteur est attirée sur le fait que les conventions fiscales peuvent déroger à cette qualification.