Le devoir d'investigation du notaire

Le devoir d'investigation du notaire

L'information sur les symptômes environnementaux
– Le devoir d'efficacité implique la suspicion du notaire. – Nous venons d'examiner, tour à tour, le volet environnemental du droit commun des obligations, ainsi que l'incidence des législations spécifiques relatives aux activités polluantes. Dans ce cadre, le notaire ne peut se borner à être le scribe des informations transmises par les parties. Certes, le principe prétorien reste que le notaire n'a pas à procéder à une vérification sur place des déclarations qui lui sont faites, ou des pièces qui lui sont fournies.
– Le devoir d'efficacité implique la suspicion du notaire. – Nous venons d'examiner, tour à tour, le volet environnemental du droit commun des obligations, ainsi que l'incidence des législations spécifiques relatives aux activités polluantes. Dans ce cadre, le notaire ne peut se borner à être le scribe des informations transmises par les parties. Certes, le principe prétorien reste que le notaire n'a pas à procéder à une vérification sur place des déclarations qui lui sont faites, ou des pièces qui lui sont fournies.
Il faut néanmoins rappeler que le principe précédent reçoit exception si des circonstances sont de nature à éveiller les soupçons . Surtout, dans un nombre croissant d'hypothèses, la tendance prétorienne est d'exiger que le notaire procède systématiquement à certaines vérifications, même en l'absence de doute ou de soupçon . Ainsi, pendant longtemps, concernant l'éventuelle procédure collective frappant le vendeur, les juges permettaient au notaire de s'en tenir aux déclarations des parties, sauf s'il disposait d'éléments de nature à créer le doute quant à leur véracité. Cette solution a depuis été substantiellement amendée : ainsi, le notaire ne peut omettre de vérifier le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (BODACC) au motif que le vendeur s'est présenté à lui comme étant retraité . Dans cette hypothèse, la jurisprudence affirme que le notaire est tenu de vérifier, « par toutes investigations utiles, spécialement lorsqu'il existe une publicité légale aisément accessible, les déclarations faites par le vendeur et qui, par leur nature ou leur portée juridique, conditionnent la validité ou l'efficacité de l'acte qu'il dresse » .
Dans un certain nombre de cas, le notaire a donc un véritable devoir d'investigation, prolongement de son devoir d'efficacité et de conseil . Et il en va ainsi, également, en matière de sites pollués. C'est l'exemple topique de l'affaire de Grézieu-la-Varenne : il a été reproché aux notaires, entre autres, de n'avoir pas mieux investigué à propos du passé industriel du site. Aussi, il convient d'examiner tout d'abord par quels moyens le notaire peut satisfaire à son devoir d'investigation (§ I). Ensuite, il faudra traiter de la manière par laquelle le notaire rendra compte de ses résultats de recherche. Cela passe par une bonne qualification (§ II), associée à une bonne rédaction (§ III).
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Les moyens d'enquête à disposition du notaire
– Plan. – Le notaire doit rechercher les vices environnementaux des biens faisant l'objet des actes qu'il instrumente, et, au-delà, des probabilités de contagion provenant d'immeubles voisins ou futurs . La France a été l'un des premiers pays européens à conduire des inventaires des sites pollués ou susceptibles de l'être d'une façon systématique (premier inventaire en 1978).
L'art de qualification du notaire
– L'heure du bilan. – Après avoir interrogé et écouté les parties, pris le pouls de leurs intentions et de leurs projets, ausculté le bien et approfondi de son côté la recherche d'autres symptômes, le notaire peut enfin exercer tout son art, poser son diagnostic et le retranscrire à ses clients.
L'art rédactionnel du notaire
– Introduction. – Après avoir écouté, investigué et collecté les données, il s'agit désormais d'être méthodique et synthétique, afin de classer les informations.