rembourser le capital et les intérêts dus au prêteur si l’actif successoral est suffisant, et ce afin de conserver l’immeuble ;
vendre eux-mêmes l’immeuble donné en garantie, le prix servant alors à désintéresser l’établissement prêteur. Dans ce cas, les héritiers n’ont pas l’obligation, a priori, de faire réaliser une expertise de l’immeuble. Le projet de cession doit être notifié au créancier qui peut contester « la valeur de l’immeuble retenue dans l’acte de cession »761. La dette étant plafonnée au prix de cession, le créancier sera particulièrement vigilant à ce que la vente intervienne au « bon » prix. Ce n’est qu’en cas de contestation par le créancier qu’il doit alors être procédé à l’estimation du bien par un expert choisi d’un commun accord par les parties ou désigné sur requête762. Le texte ne précise pas s’il s’agit d’une notification à titre de simple information ou si l’accord du créancier doit être obtenu préalablement à la cession de l’immeuble. Il ne précise pas, non plus, quel est le délai ouvert au créancier pour contester le prix de cession. Autrement dit, si la cession intervient sans retour du créancier suite à la notification du projet, peut-il, a posteriori, contester le prix ? En raison de ces incertitudes, et par sécurité, le notaire prendra la précaution d’attendre la validation du prix de cession par le créancier avant de régulariser l’acte.
poursuivre la saisie et la vente du bien donné en garantie ;
demander son attribution judiciaire, ou conventionnelle en cas stipulation d’un pacte commissoire.
le défaut d’entretien de l’immeuble hypothéqué ;
le refus de l’accès de l’immeuble hypothéqué à l’établissement prêteur pour s’assurer de son bon état d’entretien et de conservation ;
le changement d’affectation de l’immeuble hypothéqué ;
l’absence de constitution des sûretés promises ou leur diminution.
1. L’attachement à la propriété. Les Français sont attachés à la propriété immobilière et beaucoup rejettent toute idée de monétisation de leur logement. Même si l’emprunteur conserve, en théorie, la propriété de son logement, il sait qu’il ne sera pas transmis à ses héritiers, lesquels devront le vendre pour honorer les dettes de leur auteur, ou l’abandonner à la banque.
2. Des conditions financières rédhibitoires. Commercialiser ce type de prêt n’intéresse pas les banques qui supportent seules le double risque de longévité de l’emprunteur et d’évolution à la baisse du marché immobilier. La dette peut atteindre un montant supérieur à la valeur du bien hypothéqué du fait de la capitalisation des intérêts, d’une part, et de la diminution de la valeur du bien hypothéquée, d’autre part. Or la dette est plafonnée à la valeur du bien immobilier au décès de l’emprunteur. Pour limiter le risque et maintenir un certain équilibre économique, les établissements de crédit pratiquent un taux d’intérêt plus élevé que pour les prêts classiques et prêtent un montant peu important, ce qui freine les emprunteurs.