– Plan. – La prise en compte par les PLU de la performance énergétique peut résulter d'OAP (I) et du règlement (II).
Les nouvelles règles pouvant être prévues par les PLU
Les nouvelles règles pouvant être prévues par les PLU
Les orientations d'aménagement et de programmation (OAP)
– Le rôle croissant des OAP dans le domaine environnemental. – Aux termes de l'article R. 151-8 du Code de l'urbanisme, les OAP des zones urbaines ou à urbaniser portent au moins sur « 1° la qualité de l'insertion architecturale, urbaine et paysage ; (…) 3° la qualité environnementale ».
Les OAP constituent un excellent support pour retranscrire les enjeux de formes urbaines résilientes au changement climatique ou promouvoir la conception bioclimatique des bâtiments. Il est possible de cibler ces enjeux de différentes manières, et notamment à travers une OAP dite « thématique » comme l'a développé par exemple Nantes Métropole dans son plan local d'urbanisme métropolitain.
Les principes de conception bioclimatique y sont détaillés sur la base de trois axes :
- capter l'énergie solaire et celle apportée par les activités intérieures (énergies de récupération) ;
- la diffuser (l'hiver) ou s'en protéger (l'été) ;
- la conserver (l'hiver) ou l'évacuer (l'été) en fonction du confort recherché.
Ce dernier axe renvoie à l'inertie thermique du bâtiment – c'est-à-dire la propriété d'un bâtiment à s'opposer aux variations de température – mais aussi à la gestion de l'hygrométrie intérieure.
Ces trois axes sont impactés par l'orientation du bâtiment, mais aussi par la forme urbaine et les conditions du site et de l'environnement où s'insère le projet (climat, géographie et géomorphologie).
Il s'agit donc d'exploiter les potentialités climatiques du site en recherchant une cohérence entre les formes bâties, leur implantation et les apports naturels dans une logique d'équilibre entre compacité des formes urbaines et « qualité d'usage ».
Il convient de souligner qu'aux termes de l'article L. 152-1 du Code de l'urbanisme, l'exécution par toute personne publique ou privée de tous travaux, constructions, aménagements, plantations, affouillements ou exhaussements des sols, et ouverture d'installations classées appartenant aux catégories déterminées dans le plan doivent être compatibles, lorsqu'elles existent, avec les orientations d'aménagement et de programmation.
Le règlement
– Le règlement : un rôle qui ne cesse de se renforcer en matière de contribution à la transition énergétique. – À la lecture des dispositions relatives au contenu du règlement du PLU, force est de constater le rôle important que peut jouer ce document d'urbanisme dans la transition énergétique et environnementale et qui ne cesse d'augmenter. En effet, de nombreuses dispositions offrent la possibilité au PLU de fixer des règles spécifiques relatives à l'usage et à l'occupation des sols et concernant notamment la performance énergétique.
– Les secteurs à performances énergétiques et environnementales renforcées. – Le règlement peut définir des secteurs dans lesquels il impose aux constructions de respecter des performances énergétiques et environnementales renforcées, qu'il définit.
Dans ces secteurs, les collectivités peuvent définir des prescriptions particulières en matières énergétique et environnementale qui s'appliqueront aux constructions, travaux, installations et aménagements situés dans une zone déterminée.
La collectivité peut notamment exiger une production minimale d'énergie renouvelable ou de récupération, qu'elle soit directement dans le bâtiment, dans le même secteur ou à proximité de celui-ci, pour assurer tout ou partie des besoins énergétiques du bâtiment. Il est possible de cibler les bâtiments à construire ou à rénover à partir d'une certaine superficie et/ou type de destination.
– Des règles pour promouvoir l'architecture bioclimatique. – À travers des règles d'objectifs, mais aussi des prescriptions définissant le volume constructible, le règlement peut orienter et contraindre les choix constructifs et d'aménagement vers des procédés bioclimatiques et des formes urbaines plus résilientes au changement climatique.
Dans le PLUi-H de Toulouse Métropole, des règles d'objectifs viennent ainsi appliquer le principe général d'adaptation avec la végétalisation des pieds de façade, la recherche de revêtements de façade de couleur claire, la protection des bâtiments contre les rayonnements solaires et la ventilation naturelle des bâtiments par leur épaisseur et leur orientation (améliorer l'efficacité climatique en développant des logements traversants et favoriser l'orientation nord/sud).
Le règlement prône de nombreuses dispositions en faveur de la conception bioclimatique, y compris en termes de rénovation afin de tendre vers des bâtiments passifs.
Il est également possible de favoriser de grandes ouvertures sur les façades sud des bâtiments permettant une meilleure capacité d'éclairage naturel tout en limitant les effets néfastes en y intégrant des protections solaires.
Enfin, comme dans les villes européennes méridionales, le développement de patios intérieurs et d'arcades ombragées peut être encouragé.
Ces orientations constituent un changement de pratique assez important, l'urbanisme et l'architecture du XX
e siècle ayant favorisé la production de bâtiments standardisés en béton armé, habillés de verre et climatisés. Au-delà d'épuiser les ressources et notamment le sable, ils représentent un modèle très énergivore.
– Les limites du PLU pour imposer des types de matériaux. – Sur la question des matériaux, il est aujourd'hui convenu que le développement de matériaux ayant une origine biosourcée tels que le bois doit être privilégié pour les constructions. Ces matériaux sont issus de la biomasse animale ou végétale et de matériaux renouvelables qui stockent le CO2. Plusieurs de ces matériaux présentent également une bonne inertie thermique, c'est-à-dire qu'ils stockent la chaleur et la restituent petit à petit. Cette caractéristique est très importante pour garantir un bon confort thermique l'été en régulant naturellement l'hygrométrie et la température intérieure.
Toutefois, comme le rappelle le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, l'article L. 151-18 du Code de l'urbanisme prévoit que : « Le règlement [du plan local d'urbanisme] peut déterminer des règles concernant l'aspect extérieur des constructions neuves, rénovées ou réhabilitées, leurs dimensions, leurs conditions d'alignement sur la voirie et de distance minimale par rapport à la limite séparative et l'aménagement de leurs abords, afin de contribuer à la qualité architecturale, urbaine et paysagère, à la mise en valeur du patrimoine et à l'insertion des constructions dans le milieu environnant ».
Les règles auxquelles les constructions et les clôtures peuvent être soumises dans le PLU concernent donc les caractéristiques formelles de chaque élément architectural, tel que les toitures, les ouvertures ou les ouvrages en saillie, ainsi que les règles d'aspect extérieur contribuant à la qualité de leur insertion dans le milieu environnant, telles que les couleurs de ces éléments architecturaux.
Cependant, la loi n'autorise pas les PLU à prescrire ou interdire l'emploi de certains matériaux, de telles exigences se justifiant et étant autorisées uniquement dans les secteurs faisant l'objet d'une protection particulière, tels que les sites patrimoniaux remarquables. En dehors de ces secteurs, seul l'aspect du revêtement de la construction pourra être réglementé sans pouvoir strictement interdire un matériau ou son imitation.