– Le changement de paradigme : d'une réglementation thermique à une réglementation environnementale. – Concernant les constructions de bâtiments neufs, des résultats minimaux sont fixés par décret en Conseil d'État en matière de :
- stockage du carbone de l'atmosphère pendant le cycle de vie du bâtiment ;
- recours à des matériaux issus des ressources renouvelables ou d'incorporation de matériaux issus du recyclage ;
- caractéristiques techniques garantissant l'intégration de procédés de production d'EnR sur la structure du bâtiment.
Le chapitre II du titre VII du livre 1er de la partie réglementaire du Code de la construction et de l'habitation se compose de deux sections, l'une relative aux constructions de bâtiments d'habitation, de bureaux ou d'enseignement primaire ou secondaire et l'autre à la construction des autres catégories de bâtiments.
Ce chapitre porte sur les nouvelles exigences de performance énergétique et environnementale relatives à la RE 2020. Les dispositions de ce chapitre, exposées ci-après, sont issues du décret no 2021-1104 du 29 juillet 2021 relatif aux exigences de performance énergétique et environnementale des constructions de bâtiments en France métropolitaine.
La RE 2020, acronyme de « réglementation environnementale », succède à la RT 2005 et à la RT 2012, qui concernaient la « réglementation thermique ».
Comme l'expose Olivier Ortega, ces textes sont le fruit d'une lente mais certaine évolution. En 1975, la première réglementation thermique (RT) a fixé les exigences thermiques applicables aux projets de constructions neuves. Ces exigences sont, depuis lors, précisées et affinées. Chaque nouvelle réglementation thermique renouvelle l'ambition croissante de réduction des consommations prévisionnelles normalisées d'énergie des bâtiments neufs. Depuis 2016, la RT 2012 a fait l'objet d'un profond travail de refonte. À la suite de l'Accord de Paris sur le climat du 12 décembre 2015, le cadre juridique national a été resserré afin de tenir les engagements pris par la France. Ainsi, la loi ELAN de 2018 imprime un saut conceptuel majeur en changeant l'approche réglementaire d'une approche strictement « thermique » à une réglementation globale de nature « environnementale ». La RE 2020 est issue d'un processus collaboratif entamé en 2017 par lequel l'État a mis en place une expérimentation collective, dite « E+ C- ». Une telle approche participative reprend en réalité le principe de celle déjà pratiquée pour l'élaboration de la RT 2012 au travers du label BBC. L'idée poursuivie par les pouvoirs publics n'est pas de préparer une réglementation « en chambre », même en prenant soin de consulter les opérateurs de marché, mais plutôt de coconstruire la norme avec ses futurs destinataires. Cela conduit à l'éprouver en situation réelle, à valider que les exigences réglementaires souhaitées par les pouvoirs publics sont techniquement réalistes et économiquement soutenables, tout en demeurant politiquement ambitieuses.
Depuis le 1er janvier 2022, la RE 2020 s'applique progressivement.
Elle poursuit trois grands objectifs, parmi lesquels l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments neufs, la diminution de l'impact sur le climat des bâtiments neufs et l'offre aux occupants de conditions de vie adaptées aux conditions climatiques futures.