Qu'est-ce que l'autorisation environnementale unique ?

Qu'est-ce que l'autorisation environnementale unique ?

– Historique. – L'autorisation environnementale, telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'est qu'une généralisation d'une règle applicable aux installations classées depuis 1977 : mettre en place un mécanisme d'autorisation préalable qui associe l'administration et le public pour l'exercice de toute activité polluante ou risquant de porter atteinte à l'environnement afin d'obliger l'opérateur à intégrer la dimension environnementale dans son projet. Il s'agit de l'un des instruments importants de prévention des atteintes à l'environnement.
L'autorisation environnementale résulte d'une ordonnance du 26 janvier 2017 qui a profondément réformé le droit de l'environnement.
Son objectif est de simplifier et d'accélérer les procédures d'autorisation pour les porteurs de projet, sans pour autant diminuer la protection de l'environnement, en intégrant plusieurs autorisations environnementales en une seule et unique autorisation. Notons que les autorisations d'urbanisme ne sont pas concernées par cette intégration.
Les procédures environnementales intégrées sont aujourd'hui au nombre de dix-huit : l'autorisation environnementale intègre notamment les IOTA, les autorisations d'émission de gaz à effet de serre, les autorisations spéciales au titre des réserves naturelles, celles au titre des sites classés, les dérogations aux mesures de protection de la faune et de la flore sauvages, les incidences Natura 2000, les ICPE soumises à enregistrement ou déclaration, les agréments pour le traitement des déchets, les autorisations de défrichement, les autorisations d'exploiter une installation de production d'électricité, certaines autorisations pour les éoliennes terrestres.
Ainsi un opérateur peut désormais obtenir, après un seul dossier de demande déposé auprès d'un guichet unique, à l'issue d'une procédure d'instruction unique et d'une enquête publique, une autorisation délivrée par le préfet couvrant tous les aspects du projet. Au-delà de l'allègement de la procédure administrative, cela permet à l'administration d'avoir une vision globale du projet et de ses incidences sur l'environnement, l'incitant à avoir une approche à l'échelle du « projet » au lieu d'une approche législative ou réglementaire par « procédure ». La réforme met également l'accent sur l'accompagnement des services de l'État, avec une phase de préparation conjointe du dossier de demande et une attitude « facilitatrice » que doit adopter l'administration.
Le nouveau dispositif, entré en vigueur le 1er mars 2017, est codifié aux articles L. 181-1 et suivants du Code de l'environnement.
– Autorisation environnementale et première autorisation d'un projet soumis à évaluation environnementale. – L'autorisation environnementale des articles L. 181-1 et suivants du Code de l'environnement ne doit pas être confondue avec l'autorisation d'un projet soumis à évaluation environnementale au titre de l'article L. 122-1 du même code, qui couvre un champ d'application plus large.
La première autorisation d'un projet soumis à évaluation environnementale est d'origine communautaire. Elle n'a pas d'identité spécifique en droit français qui la fait correspondre à la première autorisation administrative portant sur un projet susceptible d'avoir des incidences notables sur l'environnement ou la santé humaine. Comme l'indique un auteur : « Ce qui importe, in fine, c'est que l'autorisation qui autorise le projet englobe également le processus d'instruction de l'évaluation environnementale ». Ainsi, lorsqu'un projet est « à étapes », c'est-à-dire nécessite plusieurs décisions et autorisations successives, comme c'est le cas pour la plupart des opérations d'aménagement urbain, le porteur de projet doit savoir identifier la première autorisation qui constituera le véhicule du processus d'évaluation environnementale.
Quel qu'en soit l'objet, cette première autorisation d'un projet soumis à évaluation environnementale est l'aboutissement du processus d'évaluation environnementale, mais aussi le support de prescriptions environnementales et servira à assurer le suivi dans le temps des mesures d'évitement, de réduction et de compensation.
La première autorisation d'un projet soumis à évaluation environnementale recouvre ainsi des autorisations parmi les plus diverses : déclaration d'utilité publique, autorisation d'urbanisme, décision de création de ZAC, autorisation d'aménagement de pistes de ski, etc. Ce peut être aussi l'autorisation environnementale unique qui regroupe certaines d'entre elles, dans les cas où elle est applicable.