– Des labels « hors norme » plus agiles et mieux adaptés aux spécificités locales. – Nous avons vu que ces labels, certifications ou référentiels ne sont pas des normes réglementaires et que la réussite des projets qui les affichent tient notamment à l'aspect volontaire et partagée de la démarche.
Cette absence de normalisation contribue également à leur agilité et à leur caractère innovant, car innover suppose de s'extraire de la norme. Nous le verrons dans le cadre des dérogations avec notamment les permis d'innover et d'expérimenter (V. infra, nos
et s. et nos
et s.). C'est également le positionnement des membres de l'Institut pour la construction écoresponsable du bâti (ICEB) qui n'hésitent pas à sortir du cadre réglementaire pour expérimenter et performer, avec les conférences « Hors la loi pour dépasser la loi ».
Enfin, et c'est l'orientation actuelle des nouveaux labels, la norme génère une certaine uniformisation. Or prendre en compte l'environnement, c'est d'abord considérer l'environnement du projet, des ressources et des risques de son territoire avec l'idée également de faire avec le « déjà-là ». Ainsi le label « Bâtiment frugal bordelais » ambitionne-t-il de construire ou de réhabiliter des bâtiments adaptés au territoire en tenant compte, d'une part, de l'épuisement des ressources grâce à une approche bioclimatique et, d'autre part, de leur contexte climatique, économique et social. Sans pour autant le rendre obligatoire, la Ville de Bordeaux permet à tout pétitionnaire de postuler au label au moment du dépôt de sa demande de permis de construire et de viser une à trois étoiles du label selon le nombre de critères remplis au-delà des vingt-deux critères de base.