– Principe du permis à titre précaire. – Le Code de l'urbanisme a aménagé un régime particulier de permis de construire qui peut être délivré à titre précaire. Son régime a été largement redéfini lors de la réforme des autorisations d'urbanisme par l'ordonnance du 8 décembre 2005.
L'article L. 433-1 prévoit ainsi qu'une construction, quelle qu'en soit sa nature (et donc sans nécessairement que celle-ci soit elle-même intrinsèquement précaire si l'on s'en tient à la lettre du texte), peut faire l'objet d'un permis de construire à titre précaire.
Un tel permis peut être délivré quand bien même la construction envisagée ne serait pas conforme aux dispositions législatives et réglementaires relatives à l'utilisation des sols, à l'implantation, la destination, la nature, l'architecture, les dimensions, l'assainissement des constructions et à l'aménagement de leurs abords. Comme le souligne Xavier de Lesquen dans ses conclusions rendues sous la décision du Conseil d'État du 18 février 2015 : « Il est bien certain que le régime du permis précaire n'est pas réservé aux seules constructions non conformes à l'ensemble des règles d'urbanisme : ce serait une lecture possible de l'article L. 433-1, mais peu opportune dès lors que ce régime résiduel apparaît comme particulièrement adapté au caractère provisoire de la construction est utile tant pour le bénéficiaire que pour la collectivité publique ».
Le dispositif a très vite trouvé un terrain d'application concernant les emplacements réservés afin de réaliser dans ces périmètres des constructions, malgré le risque de devoir retirer ces dernières.