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2021 – Rapport du 117e congrès – Commission 2 – Chapitre I – L’appréciation du modèle français des transactions immobilières dans un monde digital

PARTIE II – Le patrimoine immobilier
Titre 2 – La digitalisation des transactions immobilières
Sous-titre 1 – Les transactions immobilières traditionnelles digitalisées

Chapitre I – L’appréciation du modèle français des transactions immobilières dans un monde digital

2515 – L’immobilier dans un monde numérique. – Bien que l’immobilier réponde à des besoins concrets et matériels pour ses consommateurs, il n’échappe pas à la digitalisation, et les transactions immobilières en matière résidentielle débutent principalement sur internet à plus de 90 %821. Aujourd’hui près d’un tiers des Français pensent qu’une transaction immobilière peut désormais se conclure sur internet « sans intervention humaine »822. Mais ce sentiment est souvent mis à mal lors du passage à l’acte, les parties découvrant alors un processus alternant entre digital et interactions « en présentiel ».
En définitive, si le point de départ est principalement internet avec des sites d’annonces immobilières comme SeLoger.com823, le parcours d’un vendeur ou d’un acheteur d’un bien immobilier n’est que partiellement digitalisé. Les développements qui suivent s’efforceront de décrire de manière critique, sur la base de critères objectifs, la procédure actuelle d’une transaction immobilière classique et son niveau de digitalisation, afin d’apprécier sa performance et d’identifier, le cas échéant, un risque d’uberisation pour les acteurs de la filière.
2516 En appliquant une méthodologie et des critères d’appréciation de l’efficience de chaque étape du processus de transaction (Section I), à travers ses acteurs et leurs objectifs, les différentes phases d’une transaction immobilière seront successivement analysées sous l’angle de la procédure et du numérique. Cette analyse portera plus particulièrement sur la phase de mise en vente et de promesse (Section II), la phase intermédiaire de finalisation d’un dossier de vente (Section III), la phase de conclusion et de production des effets de la vente (Section IV). À l’issue de ces analyses, une conclusion sera apportée quant à la performance d’ensemble des transactions digitalisées (Section V).

Section I – Les critères d’appréciation de l’efficience des transactions immobilières

2517 – La performance des transactions immobilières digitalisées pour les acteurs. – En s’inspirant des méthodes de démarche design (design thinking)824, la recherche de la performance des transactions digitalisées doit avoir pour point de départ les clients et la compréhension de leurs besoins, pour parvenir à définir des problèmes et rechercher des solutions. Par acteur, il convient d’entendre les acteurs intermédiaires (comme les notaires ou l’administration fiscale) qui participent à la chaîne de production, mais aussi et surtout les clients finaux, qui sont les parties prenantes à l’acte ou à la formalité et qui en sont les véritables bénéficiaires.
Les développements du présent chapitre sont voulus comme une synthèse des besoins et attentes des acteurs d’une transaction immobilière sur du logement ancien, dans un monde digitalisé, mettant en lumière d’éventuels problèmes ou, au contraire, permettant de constater qu’elle répond raisonnablement aux attentes. Ce n’est que lorsqu’un besoin n’est pas rempli de manière satisfaisante, qu’il soit trop lent, trop cher ou trop compliqué, qu’un modèle concurrent peut véritablement émerger, voire, avec le numérique, uberiser complètement une branche d’activité de manière accélérée.
2518 – Les quatre principales étapes d’une transaction immobilière digitalisée. – Le client connaît, en règle générale, quatre étapes principales au cours d’une transaction immobilière : une phase de mise en vente et de rencontre des volontés entre un vendeur et un acquéreur, une phase de contractualisation de cet accord avec la signature d’un avant-contrat, une phase de transition vers la vente, et enfin une phase finale de signature de l’acte de vente opérant le transfert du bien contre la remise du prix.
La publicité foncière est indifférente à cette chronologie et à ces étapes, sauf les vérifications d’usage pour s’assurer que le bien vendu sera libre de toute charge antérieure. Le numérique a eu un impact considérable sur tous les acteurs impliqués dans une transaction immobilière (agents immobiliers, notaires, administrations, banques, etc.), mais la performance de l’ensemble s’en est-elle trouvée améliorée pour les parties prenantes ? En d’autres termes, le numérique a-t-il considérablement amélioré la performance des transactions immobilières du point de vue du client ?
2519 Les attentes des clients finaux consistent principalement à maîtriser la donnée temps, en réussissant à aboutir dans les délais souhaités, et sur le fond à ce que le contenu de la transaction soit conforme à leur projet, que ce soit la qualité du bien, le juste prix et la signature d’un contrat sécurisé, sans risque de contrepartie (paiement du prix contre remise du bien, absence de contentieux, opposabilité aux tiers)825.
Du point de vue du vendeur, la question serait de savoir si le numérique lui offre un meilleur délai de commercialisation et un meilleur prix net vendeur.
Du point de vue de l’acquéreur, le numérique lui permet-il de trouver plus vite un bien, qui correspond mieux à ses besoins, et bénéficie-t-il d’un meilleur prix d’acquisition net acquéreur et de meilleures conditions de financement dans un meilleur délai ?
Les développements qui suivent consisteront à vérifier succinctement si le numérique a substantiellement amélioré l’expérience client en phases de commercialisation, de promesse de vente et de vente, et si les solutions numériques actuelles ou à venir pourraient apporter un service plus efficient.

Section II – La phase d’entrée en négociation et d’avant-contrat dans un monde digitalisé

2520 – La mise en vente par soi même. – La phase de commercialisation a été fortement impactée par le numérique avec l’émergence des plateformes d’annonces en ligne, qui représenterait aujourd’hui près de 80 % des transactions immobilières en France826. Le numérique permet aujourd’hui aux vendeurs de proposer directement un bien à la vente, sans passer par un intermédiaire, en quelques clics, par des plateformes en ligne827, éventuellement assistés par des tutoriels, foires aux questions, voire par des assistants en ligne.
Deux principaux obstacles doivent être surmontés par le propriétaire qui va initier seul une démarche de vente : à quel prix doit-il proposer le bien à la vente ? A-t-il la maîtrise de l’environnement juridique d’une démarche de mise en vente (diagnostics, copropriété, modalités d’acceptation de l’offre, etc.) ?
2521 – La recherche du juste prix. – Des plateformes commerciales permettent aujourd’hui d’assister en partie les propriétaires sur la valorisation du bien, mais ces propositions de valorisation oscillent souvent de +/- 20 % avec une fourchette haute et une fourchette basse. L’État828, en s’appuyant notamment sur les bases des notaires829, met également à disposition une cartographie des mutations à titre onéreux, en descendant jusqu’aux parcelles, permettant d’obtenir les informations sur les mutations des cinq dernières années. Pour autant cette connaissance des transactions antérieures peut ne pas refléter la dynamique de marché, et les agréments et caractéristiques d’un bien peuvent faire varier le prix en plus de la composante hédonique. À noter qu’il est également possible de faire réaliser une estimation payante en ligne830. Au final, il semble que le numérique apporte actuellement une meilleure information au propriétaire sur la valeur possible de son bien, mais avec un indice de confiance relatif quant à la stratégie de vente à poursuivre.
2522 – La maîtrise d’un contexte juridique complexe. – Des plateformes commerciales permettent aujourd’hui d’assister en partie les propriétaires dans la conduite d’un processus de mise en vente.
2523 – Le recours à un commercialisateur. – Malgré l’essor de nouveaux outils, la capacité de vendre par soi-même ne semble pas avoir été significativement employée en termes de part de marché et, de manière surprenante, le secteur de l’intermédiation maintient une activité majoritaire représentant 69 % des transactions831. Ce chiffre traduit imparfaitement le pourcentage de transactions effectivement réalisées par des vendeurs seuls, car il intègre aussi les ventes hors marché (famille, amis, voisins, via notaire, etc.), sans passer par un véritable processus de commercialisation832.
Le critère le plus important pour le choix de l’agent semble être le prix de vente833. Le coût de la prestation reste relativement stable, et les honoraires d’intermédiation immobilière représenteraient environ 4,8 % du prix834. Des modèles low costs minoritaires ont émergé en proposant des honoraires fixes, mais il semble que ces offres restent relativement peu plébiscitées835.
2524 – La performance de la commercialisation. – En plus des plateformes de vente en ligne, le numérique apporte aux professionnels de nouveaux outils comme notamment un extranet de suivi de commercialisation, des outils de visite virtuelle, des visuels 3D, ou encore le home staging numérique. Ces outils améliorent globalement l’expérience client, mais les principaux critères de prix et de délai s’en sont-ils trouvés impactés ?
Sur le délai de vente, il ne semble pas que le délai de commercialisation s’en trouve significativement amélioré. Ainsi le délai moyen de commercialisation d’un logement reste stable autour de quatre-vingt-dix jours836, qui reste loin du plus bas de 2004 (soixante-quatre jours). Le numérique ne semble pas avoir d’impact majeur sur cet aspect qui dépend fortement de la dynamique locale (offre/demande et tension sur le marché).
Contrairement à d’autres secteurs marchands qui ont été considérablement impactés par internet, souvent en devant baisser les prix, il ne semble pas que le numérique ait eu une incidence sur les prix de l’immobilier. L’évolution a été globalement favorable aux propriétaires837 pour des raisons qui semblent indépendantes du numérique, qui joue un rôle très secondaire.
Enfin, concernant le coût de la prestation des intermédiaires, l’éclatement du marché sans véritable leader838 semble expliquer une faible concurrence sur les prix relativement stables et considérés comme trop élevés839.
2525 – La digitalisation de la phase de promesse de vente. – La phase de préparation et de signature de la promesse de vente peut se dérouler avec ou sans un professionnel. Si les clients décident de signer un avant-contrat sans l’assistance d’un notaire, ce contrat aura la forme d’un compromis de vente à cause de l’obligation, à peine de nullité, d’enregistrement des promesses unilatérales840. L’hypothèse de défaut d’accompagnement par un professionnel est très résiduelle compte tenu du contexte juridique complexe de l’acte, des obligations d’investigation et d’information qui se traduisent par des annexes, et un certain formalisme du contrat. Le client courageux peut se faire assister par des plateformes en ligne ou par des sites de vente entre particuliers, et éventuellement signer électroniquement via un prestataire agréé eIDAS841, mais le rapport bénéfice/risque semble défavorable. En effet, le coût d’une promesse de vente reste relativement faible842 rapporté à l’investissement global, alors que les conséquences d’une erreur sur une information ou une annexe essentielle peuvent conduire à la nullité ou à des situations de contentieux évitables. Ainsi, il n’est pas évident que le numérique puisse apporter un bienfait décisif sur ce point.
Si les clients font appel à un professionnel pour préparer et recevoir l’avant-contrat, deux scénarios principaux sont possibles : soit il s’agit d’un compromis de vente signé par l’intermédiaire d’un agent immobilier, soit il s’agit d’un avant-contrat reçu par notaire en la forme authentique (compromis ou promesse unilatérale de vente). Dans les deux cas, les professionnels vont réunir, sous leur responsabilité843, la documentation nécessaire et préparer le contrat à signer par les parties. La différence la plus notable entre les deux sera la forme du contrat (authentique ou sous seing privé) et la profondeur de l’étude du dossier. En effet, dès le stade de la promesse, le notaire est orienté vers la vente finale et va généralement pousser ses investigations sur le bien844 et le projet de l’acquéreur pour encadrer parfaitement les obstacles restant à lever jusqu’à la vente. L’agent immobilier est plus orienté transaction, et va généralement faire signer un contrat-type à large spectre sur la base de la documentation minimale, le travail d’investigation étant principalement reporté durant le délai entre la promesse et la signature de la vente elle-même. Les deux approches ont leurs avantages et leurs inconvénients en termes de délai et de sécurité.
2526 – La digitalisation de la phase de préparation de la promesse de vente. – Du point de vue du client, les principaux critères d’appréciation de la prestation de l’avant-contrat (préparation, signature) vont être la rapidité de signature et la qualité du contrat au regard de l’objectif des deux parties, afin d’aboutir à la vente finale. Quant à la rapidité de signature de l’avant-contrat, dont les parties sont souvent déçues, le point de blocage principal est le délai d’obtention de la documentation minimale de vente qui implique souvent des tiers (syndic de copropriété, service de la publicité foncière, etc.). Il faut supposer que les diagnostics privatifs, en principe obligatoires pour faire des annonces immobilières, auront été réalisés en amont845. Sur l’aspect temporel, le numérique apporte des solutions afin de réduire considérablement le délai d’obtention des documents, avec un avantage certain pour le notaire et ses plateformes. Le plus évident est l’accès direct des notaires à la publicité foncière (dispositif dit « ANF »)846, qui va permettre au notaire d’avoir immédiatement l’information sur le bien vendu, là où l’agent immobilier aura besoin d’un aller-retour papier d’au moins une dizaine de jours. Cet avantage est encore plus décisif si des copies de titres doivent être obtenues (par ex., règlement de copropriété) dans la mesure où le notaire aura tout de suite leur référence et pourra immédiatement en obtenir la copie via ANF. Si l’agent devait en faire la demande, il perdrait à nouveau une bonne dizaine de jours avec une demande papier.
2527 – L’importance de la documentation de copropriété. – S’agissant des informations de copropriété, la loi Alur847 a rendu obligatoire un certain nombre de documents dès la promesse (assemblées générales, carnet d’entretien, règlement de copropriété et modificatifs, questionnaire d’information, etc.), qui sont la principale source du retard pris dans l’organisation de la signature. L’accès à ces données a été facilité par l’obligation pour les syndics de déployer des extranets848, et il existe également le registre des copropriétés géré en ligne par l’État849 qui permet d’avoir accès à certaines informations. Pour les notaires, des plateformes comme Copronot ou le Portail notarial des copropriétés d’Île-de-France, leur permettent d’alimenter la documentation de copropriété par adresse.
2528 – La digitalisation du contrat de promesse de vente. – La préparation du contrat est généralement administrée par logiciel sur support informatique. La procédure de signature des promesses de vente en elle-même a été digitalisée avec l’adoption massive de la signature électronique. Pour les notaires, cela résulte de l’adoption de l’acte authentique électronique dès fin 2008, avec la clé Real et le Micen. Pour les agents immobiliers, l’emploi de la signature électronique s’est généralisé à partir de 2017 avec l’arrivée des premières solutions logicielles employant des modules de signatures certifiés eIDAS. La principale différence pour les notaires est que l’acte authentique implique la présence des parties à l’acte devant un ou plusieurs notaires, sauf recours à la procuration à distance850, alors que l’acte sous seing privé électronique peut être signé à distance selon le procédé de signature qui est le plus souvent une « signature avancée » au sens de la réglementation eIDAS via mail, portable, scan identité, visioconférence, code secret, etc., le plus souvent avec deux facteurs851.
2529 – L’enjeu de la rétractation. – La perfection de la procédure de promesse de vente est indissociable de la purge du délai de rétractation dont bénéficie chaque bénéficiaire de promesse non professionnel pour les acquisitions d’immeuble d’habitation852. Cette formalité doit être réalisée par l’envoi du contrat signé « par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou par tout autre moyen présentant des garanties équivalentes pour la détermination de la date de réception ou de remise »853. Cette procédure est également digitalisée au moyen de « l’envoi recommandé électronique », procédé reconnu équivalent à l’envoi par lettre recommandée par la loi pour une République numérique854 dès lors qu’il est prodigué par un prestataire agréé eIDAS855 et que le destinataire, en l’occurrence le bénéficiaire de la promesse de vente, a « exprimé à l’expéditeur son consentement à recevoir des envois recommandés électroniques », ce qui est en général prévu dans les contrats avec mention des coordonnées électroniques des signataires.
2530 – Bilan intermédiaire des phases de commercialisation et de promesse dans un monde digital. – Les phases de commercialisation et de signature de la promesse de vente ne sont pas, légalement, sujettes à un délai incompressible. Ainsi, dès lors qu’un propriétaire vendeur a réuni un dossier formellement complet, rien n’interdit que la phase de commercialisation et la phase de promesse ne prennent que quelques jours. Le numérique n’efface toutefois pas la phase d’incertitude, avec le droit de rétractation qui induit un délai irréductible de dix jours pour que l’engagement soit définitif856.
Du point de vue du client, le numérique est un facilitateur de commercialisation et un outil qui va permettre d’accéder plus facilement aux documents, et in fine permettre une procédure de signature électronique en principe moins longue. La performance de l’ensemble (temps et qualité) va dépendre de facteurs extérieurs aux solutions informatiques elles-mêmes, à savoir la commercialisation, la réunion des pièces et la préparation/réception du contrat. Il n’a pas été identifié de lacune qui justifierait une évolution notable des outils ou de la procédure pour les clients, mais des améliorations sont toujours possibles.

Section III – La phase intermédiaire de la transaction immobilière dans un monde digitalisé

2531 – La digitalisation de la préparation du dossier de vente. – La phase qui sépare la promesse de vente de la vente est administrée par les notaires. En dehors de considérations pratiques et du temps impondérable nécessaire aux parties pour s’organiser (financement, déménagement, travaux, emménagement, etc.), le back-office notarial ne souffre intrinsèquement d’aucun délai incompressible. Toute la procédure est digitalisée et ses relations avec les principales administrations le sont également ou en bonne voie de le devenir s’agissant de la procédure de préemption857. En théorie, une semaine suffirait au notaire pour recevoir toute la documentation de l’acte de vente, notamment les pièces d’état civil des parties, accessibles via Comedec858 ou Infogreffe pour les personnes morales, les informations d’urbanisme le plus souvent accessibles en ligne, ou encore les titres de propriété et renseignements sur la situation du fichier immobilier (accessibles via ANF). L’amélioration du fonctionnement des logiciels et l’automatisation des tâches859 sont toujours recherchées par le notaire, mais il ne semble pas y avoir de déficit notable dans le rendu du service notarial qui ne serait pas actuellement assouvi par le numérique.
2532 – Les leviers d’optimisation des délais de signature de l’acte de vente. – Le délai de la promesse de vente, qui est en moyenne de trois mois, ne trouve pas son explication dans la procédure notariale ainsi qu’il a été vu ci-avant. Ce délai s’explique par des procédures extérieures au notariat, qui sont principalement la procédure de purge du droit de préemption, qui intervient en principe sous deux mois, et l’obtention du financement par l’acquéreur. Subsidiairement, d’autres documents à obtenir de tiers peuvent fonder un certain délai d’exécution, comme les informations sur la copropriété ou sur les constructions et l’urbanisme.
2533 L’enjeu d’optimisation de la procédure de préemption concerne principalement le droit de préemption urbain860, qui est en cours de dématérialisation861, d’autres droits de préemption d’un locataire862 ou encore de la Safer pour les biens ruraux863, pouvant trouver à s’appliquer de manière quantitativement résiduelle. La procédure de préemption sera digitalisée avec l’envoi et le retour des déclarations d’intention d’aliéner par voie dématérialisée à horizon 2022, sauf report. Cette digitalisation permettra de gagner le temps d’un envoi recommandé papier et améliorera le suivi des préemptions avec un guichet numérisé, mais cela n’impactera pas significativement le délai de préemption. C’est au niveau du traitement interne de la procédure chez le bénéficiaire du droit de préemption que le délai, en principe de deux mois, trouve sa justification dans la mesure où elle implique plusieurs parties prenantes et également de pouvoir visiter/investiguer le bien. Déjà, la procédure peut être déléguée, volontairement ou de force, au préfet ou à des intercommunalités pour les communes dites « carencées » en logements sociaux864. La délégation volontaire peut être pérenne pour une période donnée ou pour un projet déterminé. Enfin, d’autres services doivent être consultés, tels que les mairies d’arrondissement dans des villes comme Paris, Lyon ou Marseille, ou encore le service des domaines pour avis865. Ainsi l’architecture de la prise de décision de renoncer à la préemption ou de préempter implique plusieurs acteurs, souvent de manière séquentielle ; elle n’est donc pas facile à digitaliser. De ce point de vue, le délai de deux mois prévu par le Code de l’urbanisme866, éventuellement prorogé en cas de demande de pièces et/ou de visite dans le dernier mois, semble être un délai raisonnable eu égard à l’objectif d’intérêt général poursuivi. Cela n’exclut pas d’organiser en interne un traitement automatisé rapide des déclarations sur des biens sans intérêt pour la collectivité.
2534 Le recours au financement est en pratique la procédure la plus longue et incertaine de la période séparant la promesse de vente et l’acte de vente définitif. Malgré l’émergence des banques en ligne et des promesses commerciales de traitement très rapide des prêts, la réalité du terrain est que la procédure prend en moyenne plus de soixante jours et ne commence qu’à partir de la signature de la promesse, alors même que le délai légal de la condition suspensive est de trente jours867. Par ailleurs, la délivrance du prêt est le plus souvent suivie d’une période de sauvegarde qui empêche la signature du prêt868 avant un délai de réflexion. Il en résulte que, du point de vue du cédant, la vente est suspendue jusqu’à l’obtention du financement par l’acquéreur, qui dépend à la fois des diligences de l’acquéreur, qui bénéficie d’un régime protecteur, et de la procédure d’instruction au sein de la banque et de ses partenaires qui peut sembler parfois opaque.
Sur la question de la digitalisation des banques, il est renvoyé au dossier publié en novembre 2019 dans la Revue de droit bancaire et financier869, qui dresse une synthèse complète des enjeux juridiques, commerciaux et philosophiques de la question. Les banques traditionnelles devront tirer parti du numérique sous peine, selon certains auteurs, de « se contenter de distribuer des produits sur des marketplaces tenues par d’autres »870.

Section IV – La conclusion et les effets de la transaction immobilière dans un monde digitalisé

2535
2536 – Les risques des contrats dans un environnement numérique. – Dans un environnement numérique, le principal enjeu pour les parties est la confiance dans la réalisation des effets recherchés883, qui doivent se réaliser concomitamment ou de manière sécurisée pour empêcher le risque d’inexécution. Dans une vente immobilière, il s’agit pour le vendeur d’avoir la certitude d’obtenir son prix, et pour l’acquéreur d’obtenir l’immeuble vendu conforme aux indications du vendeur (libre de toute occupation, libre de toute charge, ou au contraire loué, etc.). Comment ces risques sont-ils assumés par le vendeur et l’acquéreur ?
2537 Pour le vendeur, la sécurité offerte par le service notarial obligatoire est absolue, il est certain que la vente ne sera pas reçue par le notaire sans que le prix et les frais soient versés dans sa comptabilité ou visibles sur ses comptes accessibles en temps réel via le portail CDC-NET-EDI, sous peine de responsabilité884. Il n’est plus question d’un chèque bien visible pour le vendeur, tous les flux interviennent par virement sur son compte, avec preuve d’envoi par avis d’opéré, et sont exécutés dans la journée.
2538 Pour l’acquéreur, le risque que son prix soit versé sans que l’immeuble lui soit remis est en partie effacé par le versement au notaire en amont, qui conservera les fonds tant que l’acte n’est pas signé. Sur la partie juridique, le notaire fera toutes diligences jusqu’au jour de la vente pour s’assurer de l’absence de charge hypothécaire non soldée, de passif vis-à-vis de créanciers comme le syndic de copropriété ou encore de baux en cours, la limite de ses diligences étant une dissimulation volontaire du vendeur. Sur la partie pratique, la vérification que le bien est libre de tous meubles et de personnes incombe à l’acquéreur. Les notaires prévoient à ce sujet un droit de visite juste avant la vente, le matin même ou la veille, qu’ils préconisent à leurs clients de réaliser, avec l’aide éventuelle de l’agent immobilier. Dans ces conditions, le risque pour l’acquéreur est en pratique réduit à quelques heures ou jours de « non-surveillance » du bien, intervalle très court pendant lequel il ne faut pas qu’une occupation illicite intervienne. La remise des moyens d’accès au bien est faite à l’issue de la signature.
Sauf à imaginer des systèmes de serrures électroniques transmis à l’issue de la signature, et un système de surveillance validant l’absence d’occupation au moment de la vente, il n’existe pas véritablement de solution numérique permettant de chasser tout risque à cet égard sauf à signer la vente au sein même du bien vendu ou à conditionner la remise du prix, ce qui n’est pas la pratique courante. Toutefois, il semble qu’un tel risque soit dans la pratique quasi inexistant, et les situations de doute, par exemple pour un terrain ou immeuble susceptibles d’être squattés, peuvent se traiter via un tiers de confiance (gardiennage), ce qui rend l’intérêt du développement d’une solution peu attractif.
2539 – Le paiement de taxes et la publicité de la transaction par le notaire. – Du point de vue des parties à l’acte comme du bénéficiaire final des taxes (État, collectivité, service de la publicité foncière, etc.), le système de transaction notarial est très sécurisé. En effet, le notaire est un débiteur direct des impôts afférents aux actes qu’il reçoit vis-à-vis du Trésor public, de telle sorte que s’il provisionne insuffisamment les taxes, il risque de devoir s’en acquitter sur ses deniers personnels. Cela fait du notaire une caution des parties à l’acte. Cette fonction est renforcée par les règles de publicité foncière, dans la mesure où le notaire a l’obligation de verser les taxes dans un délai d’un mois885 à compter de l’acte de vente, sous peine de pénalités de 10 % en plus des intérêts de retard. Et il n’a pas la possibilité de refacturer ces pénalités à l’acquéreur886.
2540 Le notaire sera garant vis-à-vis de l’acquéreur de la bonne exécution des formalités sans inscription intermédiaire au fichier immobilier pouvant amoindrir son droit, malgré la remise du prix au vendeur887. Ainsi le notaire est garant de la période qui sépare la vente de sa publication, et, sous réserve d’avoir de manière diligente obtenu des renseignements assez proches de la vente888, le notaire sera couvert par sa caisse d’assurance contre un tel risque qui sera le plus souvent indemnisé aux termes d’une transaction.
2541 Le notaire a également l’obligation vis-à-vis du vendeur de prélever sur le prix de vente toutes les taxes et impôts dont est redevable ce dernier, principalement l’impôt de plus-value, dont il est également responsable vis-à-vis du Trésor public. Là encore le notaire endosse une responsabilité renforcée, car le service de la publicité foncière est en droit de refuser la publication de l’acte si la plus-value a été mal calculée ou mal provisionnée. Or, malgré l’assistance logicielle, le calcul de l’impôt de plus-value est très complexe, avec une double liquidation des impôts et cotisations sociales selon les travaux, les frais, la durée de détention, etc., et avec des risques de sanctions en cas de retard de publication.
Toutes les écritures comptables sont passées informatiquement chez le notaire et effectuées par virement aux parties ou à l’État de manière sécurisée grâce à l’application CDC-NET-EDI et/ou la plateforme Planète.
2542 En synthèse, le système actuel garantit, tant aux parties qu’à l’État, que les impôts seront formellement bien calculés et bien versés au moment de la vente sans avoir à attendre la déclaration d’impôt. Il ne semble pas qu’une solution alternative offre une sécurité équivalente avec des délais de traitement dans la journée et la garantie que les flux traités par le notaire le sont sous sa responsabilité, sans risque de restitution ou de réception de la contrepartie par les signataires.

Section V – Conclusion sur la performance des transactions immobilières traditionnelles dans un monde digitalisé

2543 – Les transactions immobilières françaises à un stade numérique avancé. – L’examen de l’architecture actuelle des transactions immobilières en France met en lumière un environnement digitalisé par des tiers de confiance, les notaires et la Caisse des dépôts et consignations qui, avec l’État (DGFiP via les services de la publicité foncière et le cadastre), offrent à la transaction immobilière une grande robustesse889. Il n’a pas été mis en évidence, dans la procédure, de maillon à faible valeur ajoutée ou inefficace susceptible d’être uberisé par une nouvelle plateforme, à l’exception peut-être du modèle de financement dont le temps d’obtention peut paraître trop lent et formaliste.
2544 – L’appréciation de la valeur formelle de chaque acteur de la transaction. – Chaque acteur de la transaction immobilière a un rôle déterminé, le notaire y exerçant un rôle prépondérant de garant d’un consentement éclairé et des effets de la vente dans un environnement numérique sécurisé.
Chaque acteur de la filière semble exercer sa mission dans des délais normaux et sans préjudice particulier pour les parties et les tiers, sans qu’une solution numérique évidente concurrente ne semble émerger.
2545 S’agissant plus particulièrement du notaire, il semble difficile d’imaginer un système de substitution, sauf à trouver un nouvel intermédiaire offrant un même niveau de sécurité ou à concevoir un changement juridique et philosophique d’approche du système foncier. En termes de délai d’exécution, le délai pour régulariser une promesse de vente, finaliser le dossier de vente et recevoir l’acte de vente ne semble pas causé par la procédure en elle-même et l’intervention du notaire, déjà presque entièrement digitalisée, mais trouve sa justification dans des impératifs tiers comme les diagnostics, la préemption ou le financement.
En termes de coût, la présentation notariale est assurée moyennant un tarif réglementé proportionnel intégrant toute la composante conseil, assurance, formalités, pour un coût moyen inférieur à 1 %, qui semble raisonnable au regard de l’ensemble des frais afférents à une transaction immobilière hors travaux, sans aucun surcoût lié à l’emploi du numérique.
2546 S’agissant des intermédiaires, internet est devenu le support incontournable de commercialisation via des plateformes d’annonces en ligne. La performance globale de la filière en termes de délai de commercialisation semble optimale grâce au numérique. Il semble que la question du prix et l’adéquation entre la rémunération et la mission accomplie soient l’enjeu principal de la transformation de la filière, avec l’émergence de nouveaux acteurs low cost en ligne890. Au Royaume-Uni, ces agences low cost ont déjà conquis 7 % du marché891. Les acteurs traditionnels de la filière pourraient justifier leur modèle économique avec la valorisation de services et des nouvelles technologies comme l’espace client en ligne, la visite 3D et le home staging.
2547 Le secteur bancaire accuse un léger retard dans l’expérience client et le délai global d’octroi des crédits, difficilement explicable dans un environnement numérique. Pour autant, sans doute compte tenu de l’importance des règles régissant les banques et la délivrance des prêts immobiliers, aucun modèle de financement en ligne révolutionnaire ne semble émerger dans l’immédiat. Les financements alternatifs tels que le crowdfunding sont aujourd’hui réservés à des financements d’acquisition par des professionnels légitimant un coût plus élevé que la dette traditionnelle que les particuliers, qui empruntent encore à des taux très bas, ne seraient pas prêts à verser.
2548

821) Part de projets immobiliers concrétisés qui débutent sur internet en France (Source : Bertrand Girard, Industry manager « Immobilier » chez Google France, présentée lors du salon Rent (Real Estate New Technologies), nov. 2015 à Paris.
822) Étude exclusive réalisée par Opinion Way entre le 6 et le 7 mars 2019, pour la startup Hosman (www.hosman.co/blog/La-proptech-vue-par-les-Francais-L-intelligence-artificielle-au-service-de-l-I-Agent).
823) Le groupe Seloger est, selon Médiamétrie, le leader des sites d’annonces en ligne 100 % immobiliers, mais derrière Le Bon Coin qui est un site généraliste (panel Mediametrie NetRatings, oct. 2019) (www.immomatin.com/evaluation/sites-evaluation/au-classement-mediametrie-des-sites-immobiliers-leboncoin-domine-devant-seloger-et-bien-ici.html).
824) Méthode de gestion de l’innovation élaborée à l’Université Stanford aux États-Unis dans les années 1980 par Rolf Faste. Contrairement à la pensée analytique, le design thinking est un ensemble d’espaces qui s’entrecroisent plutôt qu’un processus linéaire ayant un début et une fin (Source : Wikipédia).
825) Pour une analyse du modèle actuel des transactions immobilières en matière de logement, V. l’étude comparative avec les autres pays réalisée par France Stratégie en 2016 (B. Vorms, La révolution numérique et le marché du logement. Nouveaux usages, nouveaux acteurs, nouveaux enjeux, France Stratégie, nov. 2016 (www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/rapport-logement-vorms-11-2016_0.pdf).
827) Tels que Le Bon Coin (leboncoin.fr) qui est leader, et PAP (pap.fr).
828) Cartographie des mutations à titre onéreux, en descendant jusqu’aux parcelles, permettant d’obtenir les informations sur les mutations des cinq dernières années (https://app.dvf.etalab.gouv.fr).
829) Bases Perval et Bien.
830) Via notaires (www.immobilier.notaires.fr).
831) Le site immobilier.notaires.fr révèle que la part des transactions immobilières entre particuliers oscille depuis quinze ans entre 25 et 35 %. Le dernier chiffre connu en 2016 est de 31 %.
832) Selon une étude plus d’un tiers de ces ventes entre particuliers sont en réalité des ventes hors marché, ce qui laisserait une part de l’ordre de 20 % des ventes entre particuliers et 69 % des ventes entre professionnels. F. Larceneux, Th. Lefebvre et A. Simon. La perspective des coûts de transaction perçus : une explication de l’intermédiation immobilière : Rev. d’économie régionale et urbaine, Armand Colin, 2014, 3.
833) 59 % selon l’enquête « Les Français et les professionnels de l’immobilier : perception, usages et attentes ». sondage Ifop pour Optimhome mené en ligne du 19 au 23 janvier 2015 auprès d’un échantillon de 1 501 personnes représentatif de la population française âgée de vingt-cinq à soixante-cnq ans selon la méthode des quotas après stratification par région et catégorie d’agglomération.
834) Selon la caisse de garantie Galian, groupe spécialiste de la garantie financière des professionnels de l’immobilier, la moyenne française constatée est de 4,87 %.
837) Entre début 1999 et fin 2018, les prix de l’immobilier ont progressé de 153 %, selon l’indice des notaires et de l’Insee, soit cinq fois plus que l’inflation.
839) Selon un sondage de l’Ifop (pour le site Liberkeys, auprès de mille personnes, en mars 2019), 65 % des sondés jugent les frais d’agence trop élevés, et jusqu’à 71 % de ceux ayant fait appel à l’une d’entre elles.
840) C. civ., art. 1589-2 : « Est nulle et de nul effet toute promesse unilatérale de vente afférente à un immeuble, à un droit immobilier, (…) si elle n’est pas constatée par un acte authentique ou par un acte sous seing privé enregistré dans le délai de dix jours à compter de la date de son acceptation par le bénéficiaire ».
841) Sur les signatures électroniques, V. supra, nos 2237 et s. et infra, nos 3200 et s.
842) La promesse donne généralement lieu à facturation d’honoraires libres convenus avec le notaire en fonction du temps de travail alloué au projet. Cette facturation est généralement de plusieurs centaines d’euros.
843) Y compris les agences immobilières, cf. not. Cass. 1re civ., 16 déc. 1992, no 90-18.151 : Bull. civ. 1992, I, no 316 : « L’agence est responsable du dommage subi par toutes les personnes parties à une opération dont l’échec est imputable à ses fautes professionnelles, le fondement de cette responsabilité étant contractuel à l’égard de ses clients et délictuel à l’égard des autres parties, et alors que cette responsabilité n’est pas effacée par les fautes du notaire qui a concouru à la réalisation du dommage ».
844) Par ex., la consultation d’un état hypothécaire hors formalités ou des fichiers publics en matière d’urbanisme et d’environnement.
845) La loi Grenelle II du 12 juill. 2010 (CCH, art. L. 134-4-3 [L. 126-33 à partir du 1er juill. 2021]) a rendu obligatoire l’affichage du diagnostic performance énergétique (DPE) sur toutes les petites annonces immobilières.
846) V. supra, no 2579.
847) L. no 2014-366, 24 mars 2014 (CCH, art. L. 721-2).
848) V. supra, no 2489.
849) Le registre des copropriétés vise à recenser les copropriétés à usage d’habitat. Il permet de procéder en ligne à l’immatriculation d’une copropriété par son représentant légal ou par un notaire, et d’accéder à un annuaire et à des données statistiques (www.registre-coproprietes.gouv.fr).
850) V. infra, nos 3603 et s.
851) V. supra, nos 1237 et s, et infra, nos 3200 et s.
852) CCH, art. L. 271-1 : « Pour tout acte ayant pour objet la construction ou l’acquisition d’un immeuble à usage d’habitation, la souscription de parts donnant vocation à l’attribution en jouissance ou en propriété d’immeubles d’habitation ou la vente d’immeubles à construire ou de location-accession à la propriété immobilière, l’acquéreur non professionnel peut se rétracter dans un délai de dix jours à compter du lendemain de la première présentation de la lettre lui notifiant l’acte ».
853) CCH, art. L. 271-1.
854) L. no 2016-1321, 7 oct. 2016, pour une République numérique, art. 93 créant le nouvel article L. 100 du Code des postes et des communications électroniques : JO 8 oct. 2016, no 0235.
855) C. P et CE, art. L. 100 : « L’envoi recommandé électronique est équivalent à l’envoi par lettre recommandée, dès lors qu’il satisfait aux exigences de l’article 44 du règlement (UE) no 910/2014 du 23 juillet 2014 ».
856) Caractère d’ordre public de l’article L. 271-1 du Code de la construction et de l’habitation.
857) V. supra, no 2356, sur le déploiement de la déclaration d’intention d’aliéner en ligne par les collectivités à horizon 2022.
858) Dispositif de communication électronique des données de l’état civil (Comedec) qui constitue une plateforme d’échange entre les collectivités dépositaires du registre d’état civil et les notaires.
859) V. Rapport du 113e Congrès des notaires de France, Lille, 2017, #Familles #Solidarités #Numérique, Partie 2 « Le notariat numérique : acteur de la régulation », p. 895 et s.
860) C. urb., art. L. 211-1 à L. 211-7.
861) V. supra, no 2313.
862) Par ex., le droit de préemption du locataire d’habitation (L. no 89-462, 6 juill. 1989, art. 15) ou encore le droit de préférence du locataire commercial (C. com., art. L. 145-46-1).
863) C. rur. pêche marit., art. L. 143-1, instituant un droit de préemption au profit des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer).
864) En application des dispositions combinées de l’article R. 213-21 du Code de l’urbanisme et L. 1311-9 et L. 1311-10 du Code général des collectivités territoriales, le titulaire du droit de préemption doit recueillir l’avis du service des domaines sur le prix de l’immeuble dont il envisage de faire l’acquisition.
865) C. urb., art. R. 213-2 qui impose au titulaire de recueillir l’avis du service des domaines sur le prix de l’immeuble au-delà d’un seuil fixé par arrêté (180 000 € à compter du 1er janvier 2017). Lorsqu’elle est requise, la demande d’avis du service des domaines est une formalité substantielle. Son défaut entache donc d’illégalité la décision de préemption (CE, 18 juin 2007, req. no 300320. – CE, 24 juill. 2009, req. no 316694).
866) C. urb., art. L. 213-2.
867) C. consom., art. 313-1 applicable en matière de prêt immobilier finançant un bien immobilier à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, ainsi que des terrains destinés à la construction de ces immeubles, et hors financement d’une activité professionnelle.
868) C. consom., art. L. 313-34 qui prévoit un délai incompressible d’acceptation minimum de dix jours à compter du jour de la réception de l’offre pour l’emprunteur.
869) RD bancaire et fin. nov. 2019, no 6, p. 48 à 54.
870) V. D. Legeais : RD bancaire et fin. sept. 2017, no 5, repère 5.
871) D. no 71-941, 26 nov. 1971, art. 16 à 20, relatif aux actes établis par les notaires.
872) V. supra, no 1228.
873) La présence réelle du notaire est incluse dans la notion même d’authenticité : « elle en constitue un élément substantiel. Elle en est, à la lettre, indissociable » (J. Flour, Sur une notion nouvelle de l’authenticité : Defrénois 1972, art. 30159, p. 981).
874) V. M. Bourassin, La consécration opportune et légitime de l’acte authentique avec comparution à distance : JCP N 18 déc. 2020, no 51, 1257.
875) D. no 71-941, 26 nov. 1971, art. 20 : « Lorsqu’une partie ou toute autre personne concourant à un acte n’est ni présente ni représentée devant le notaire instrumentaire, son consentement ou sa déclaration est recueilli par un autre notaire devant lequel elle comparaît et qui participe à l’établissement de l’acte. Cet acte porte la mention de ce qu’il a été ainsi établi. (…) ».
876) D. no 2020-395, 3 avr. 2020, autorisant l’acte notarié à distance pendant la période d’urgence sanitaire.
878) D. no 2020-1422, 20 nov. 2020, instaurant la procuration notariée à distance, créant le nouvel article 20-1 du décret du 26 novembre 1971.
879) V. M. Bourassin, Consécration de l’AACD limitée à la procuration notariée : JCP N 8 janv. 2021, no 1, 1000.
880) FAQ CSN, Pôle Mission notariale, Direction des affaires juridiques, 21 nov. 2020.
881) La société IDnow fondée en Allemagne en 2014 permet de vérifier l’identité d’une personne à partir de documents provenant de cent quatre-vingt-quinze pays (passeport, carte d’identité, permis de conduire, carte de séjour…), bénéficiant d’un certificat ANSSI (www.idnow.io).
882) État des travaux à préciser avec CSN. Idem, je relance.
883) V. infra, nos 3398 et s.
884) V. par ex. CA Rennes, 27 nov. 2012 et Cass. 1re civ., 15 oct. 2014, no 13-24.984 qui reconnaît la responsabilité du notaire pour un cas de paiement du prix au moyen d’un chèque sans provision.
885) CGI, art. 647-III.
886) CGI, art. 1705, les droits des actes à enregistrer sont acquittés par les notaires pour les actes passés devant eux. L’obligation de faire l’avance des droits cesse pour le notaire aussitôt que la formalité est effectuée. Le notaire est personnellement responsable des droits et amendes exigibles sur ces actes (BOI-ENR-DG-50-10-20).
887) Explication du choix de remettre les prix.
888) Présentation du cas d’assurance.
889) V. L. Galliez,, L’assurance-titre, mesure de l’insécurité : JCP N 16 juill. 2010, no 28, 1241.
891) En tête, la société Purplebricks.


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