CGV – CGU

2021 – Rapport du 117e congrès – Commission 2 – Chapitre I – La présentation du BIM

PARTIE II – Le patrimoine immobilier
Titre 1 – L’impact du numérique sur les différents cycles de vie de l’immeuble
Sous-titre 1 – La conception numérique de l’immeuble

Chapitre I – La présentation du BIM

2277 La conception numérique de l’immeuble via le BIM sera abordée dans une première section de présentation du concept de BIM (Section I), suivi d’une deuxième section de présentation de l’organisation du BIM qui a différents niveaux (Section II). Cette présentation conduira ensuite à une analyse de la normalisation du secteur de la construction dont le BIM constitue un vecteur (Section III). Enfin, une dernière section sera consacrée à l’emploi du BIM en France (Section IV).
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Section I – Le concept de BIM

2279 Le BIM vient de l’anglais Building Information Modeling, qui se traduit par « modélisation des informations du bâtiment » au sens générique (constructions et infrastructures). L’acronyme « BIM » peut également signifier Building Information Model en désignant plus particulièrement la maquette numérique issue de la procédure de Modeling, on encore Building Information Management pour le management de l’information. Le présent ouvrage retiendra la première signification élargie du BIM, au sens d’une procédure mettant en œuvre la maquette numérique, qui semble être l’acception française du terme « BIM »399.
2280 – Définition du BIM. – Le BIM ne bénéficie pas encore d’une définition communément admise par les États ou les praticiens, car plusieurs approches sont possibles. Le BIM est avant tout une méthode de conception associée à une maquette numérique paramétrique 3D qui contient des données intelligentes et structurées. On peut citer la définition donnée par le Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB), qui le définit comme une « méthode de travail basée sur la collaboration autour d’une maquette numérique. Dans un processus BIM, chaque acteur de la construction crée, renseigne et utilise cette maquette, et en tire les informations dont il a besoin pour son métier. En retour, il alimente la maquette de nouvelles informations pour aboutir au final à un objet virtuel renseigné, représentatif de la construction, de ses caractéristiques géométriques et des propriétés de comportement »400.
2281 – Le BIM se distingue de la maquette BIM. – Il faut bien distinguer le BIM, au sens de procédure, de la maquette BIM qui en est l’objet. Ainsi la maquette numérique mise en œuvre par le BIM est elle-même définie par lePTNB comme la « représentation numérique tridimensionnelle des caractéristiques fonctionnelles et/ou physiques de l’ouvrage. Elle est constituée d’objets et d’espaces identifiés et renseignés (nature, composition, propriétés physiques, mécaniques, comportement, performances…). Elle décrit l’ouvrage pendant tout ou partie de son cycle de vie : programmation, conception, réalisation, réception, livraison, exploitation, maintenance, déconstruction. La maquette numérique décrivant un ouvrage peut être unique ou constituée de la somme de maquettes et/ou modèles métiers complémentaires ».
2282 – Un avatar numérique. – La démarche BIM consiste ainsi à construire simultanément un avatar numérique de l’immeuble, au format d’une base de données directement visualisable au travers de maquettes en trois dimensions, et d’un immeuble bien réel dont la construction/conception va nourrir la maquette et réciproquement.
Image représentant la circulation des informations entre l'avatar numérique de l'immeuble et l'imeuble en cours de construction
2283 – Le BIM, un outil collaboratif. – La procédure BIM permet une collaboration entre tous les intervenants d’un projet, soit par des échanges de données, soit en permettant une intervention sur un seul et même modèle. Avec le BIM, les analyses, contrôles, visualisation sont effectués en amont dans l’étude d’un projet, permettant ainsi une meilleure conception et la détection des problèmes avant l’ouverture du chantier. Ces modèles virtuels permettent d’effectuer des analyses et simulations (énergétiques, calcul structurel, détections des conflits, etc.), des contrôles (respect des normes, du budget, etc.) et des visualisations analytiques.
2285 – Le BIM, une base de données symphonique. – Le BIM va bien au-delà d’une simple représentation 3D d’un immeuble, et constitue un processus global de programmation de la construction au moyen d’une base de données. Le BIM peut ainsi intégrer des dimensions de temps (4D), financières (5D) ou encore sur les cycles de vie de l’immeuble (6D) et l’environnement (7D).
Comme le souligne très justement le rapport « BIM et la transformation numérique du secteur de la construction », toute la richesse et la valeur ajoutée du BIM résident dans sa lettre centrale – le I – pour « informations » au sens de base de données, pour conclure que le BIM emploie la technologie du big data401.
Le BIM a connu un véritable essor ces dernières années, porté à la fois par la révolution numérique du bâtiment et par l’ensemble des acteurs de la construction, en ce compris les maîtres d’ouvrage qui en font désormais un critère de sélection dans les appels d’offres. Mais l’évolution en France semble plus lente qu’au Royaume-Uni ou aux États-Unis.

Section II – Les différents niveaux de BIM

2286 Le BIM constitue un protocole complexe qui est adopté progressivement par les acteurs de la construction sans nécessairement bouleverser les méthodes de travail actuelles. Cette adoption progressive se traduit par une graduation du stade d’adoption et de précision du BIM, selon des critères de niveau de collaboration de la démarche BIM (Sous-section I), et des critères de niveau de détail de la maquette issue de la démarche BIM (Sous-section II). Les deux sont interdépendants, un certain niveau de collaboration impliquant un certain niveau de détail des informations transmises pour produire la base BIM.
Sous-section I – Le niveau de collaboration et d’intégration du BIM
2287 – Les trois niveaux du BIM. – En tant que processus de construction et technologie de représentation vivante et ordonnée de toutes les composantes d’une construction, le BIM peut bénéficier d’un niveau de détail et de collaboration plus ou moins avancé, que l’on peut classer en trois niveaux (0, 1, 2). Ces niveaux sont en fait des étapes intermédiaires vers le BIM parfait dit « de niveau 3 », selon la classification définie par le Royaume-Uni402, qui est celle communément admise en Europe et reprise par la Fédération française du bâtiment403.
2288 – Niveau 0 du BIM. – Au niveau 0 du BIM, les acteurs sont possiblement digitalisés, mais s’ils travaillent sur une maquette numérique de l’immeuble elle est le plus souvent en 2D et non structurée. C’est le niveau plancher où se trouve aujourd’hui globalement l’industrie immobilière, avec l’emploi d’outils de DAO/CAO, l’absence de normes et référentiels communs à tous les acteurs et avec une faible capacité de collaboration. Par exemple, les outils peuvent ne pas employer les mêmes unités ou une rotation a pu être appliquée sur un plan mais pas sur un autre, la nomenclature et les couleurs de calques peuvent être différentes, les fichiers et polices de texte hétérogènes… Ce niveau de BIM, si l’on peut le qualifier ainsi, permet simplement de matérialiser certaines informations sur plans au format numérique.
2289 – Niveau 1 du BIM. – Au niveau 1, le BIM met en œuvre une maquette numérique en 2D ou 3D permettant une visualisation augmentée des constructions projetées, mais sans interaction possible avec les différents acteurs de la construction. C’est l’étape intermédiaire entre les outils de DAO/CAO et le véritable BIM collaboratif. Au niveau 1, la maquette n’est pas modifiable par tous les acteurs, mais toutes les données des différents livrables doivent être structurées, c’est-à-dire répondre à une norme comprenant par exemple la numérotation des plans, la géolocalisation, le système d’approbation et de diffusion des plans, la présentation, etc. Il n’y a pas de collaboration au sens strict, car chacun publie et met à jour ses données individuellement, et partage les plans habituellement 2D via un environnement de données commun.
2290 – Niveau 2 du BIM. – Au niveau 2, le BIM met en œuvre une maquette numérique en 3D permettant une représentation augmentée des constructions et une interaction entre les différents acteurs de l’acte de construire, qui peuvent modifier la maquette mais pas simultanément. En pratique chacun produit sa maquette numérique 3D (architecte, ingénieurs, MEP, etc.), et les différents modèles sont améliorés de concert et échangés en utilisant un même format de fichier natif. Cet échange va permettre de fusionner tous les modèles en un seul modèle unique ou fédéré, permettant par exemple de détecter les conflits.
À partir du niveau 2, le BIM associe deux types de données :

la maquette : un modèle graphique ou maquette numérique 3D créé avec un logiciel BIM ;

une sorte de data room : des données non graphiques incluant des informations sur les matériaux, les composants, la maintenance, la fiche produit, mais également des rapports ou des dessins ou plans en 2D.

2291 – Le niveau 2 implique un « architecte de la base BIM », le BIM Manager. – À partir du niveau 2, la démarche BIM collaborative impose de désigner un manager chargé d’administrer le processus d’alimentation de la base de données et sa traduction dans la maquette, en orchestrant les mises à jour et en veillant à la parfaite mise en œuvre de la procédure par les acteurs. Ce BIM Manager est devenu un nouvel acteur de la construction404.
2292 – Niveau 3 du BIM (ou « BIM parfait »). – C’est le processus que l’on pourrait qualifier de « véritable BIM » ou de « BIM parfait », avec la mise en œuvre d’une seule et unique maquette numérique en 3D stockée sur un serveur centralisé permettant une représentation augmentée des constructions et une interaction simultanée entre les différents acteurs de l’acte de construire qui peuvent modifier la maquette en temps réel. À ce stade « ultime » du BIM, la collaboration est telle que la maquette devient un ouvrage collectif coconstruit qui se met à jour en temps réel au gré des modifications et alimentations apportées par les différents intervenants à l’acte de construire. La maquette n’est plus seulement un point de convergence de travaux individuels, elle devient le seul référentiel et la matérialisation du travail de tous collectivement.
Dans les faits, seul le BIM de niveau 2 est réellement pratiqué et contractualisé avec les entreprises, le niveau 3 étant uniquement en phase de test compte tenu des contraintes économiques, techniques et juridiques rencontrées pour sa mise en œuvre et reste réservé à des projets d’industrie de pointe comme l’aéronautique ou l’énergie405. Le niveau 3 implique de travailler sur une seule et même maquette, ce qui rend son adoption très délicate compte tenu du séquençage de la construction et de la diversité des acteurs qui ont chacun leur interface habituelle.
Figuration des niveaux de BIM
Sous-section II – Les différents niveaux de détail de la maquette du BIM (LoD)
2293 – Le BIM, un kit de montage numérique. – Quel que soit le niveau de la démarche BIM initiée au sens d’une procédure collaborative, la maquette est associée à une base de données d’objets et composants au format numérique plus ou moins détaillés. Si la maquette BIM était un lego©, les objets à assembler seraient des fichiers numériques contenant les attributs et informations de tous les objets permettant de construire virtuellement l’ouvrage à l’infini selon différentes vues logicielles. Mais le montage progressif de l’ouvrage (tant numérique que physique) n’est possible qu’avec une notice, spécifiant à chaque étape de la construction les besoins d’information quantitativement et qualitativement.
2294 – Niveaux de développement du BIM. – En fonction de l’avancement d’un projet, on aura besoin d’un objet BIM avec une géométrie plus ou moins évoluée, et des données non géométriques en fonction des besoins de calcul, fabrication ou exploitation. Afin d’uniformiser la planification de la transmission de ces informations, il est fait référence au concept de « LoD » des objets du BIM, qui désigne en anglais le Level of Development, et en français le niveau de développement (ND) de la maquette numérique, qui classifie différents niveaux des détails des informations. En somme, le LoD ou ND d’un objet désigne la quantité d’informations pertinentes pour le développement du projet et nécessaires pour prendre des décisions concrètes selon un référentiel LoD/ND (classification US – LoD niveau 100/200/300/400/500). On parle de « granulométrie de l’information ».
Illustration des spécifications des LoD - MediaConstruct - (BIM et la transformation numérique du secteur de la construction)
Source : Illustration spécifications des LoD – MediaConstruct – (BIM et la transformation numérique du secteur de la construction).
2295 – Niveaux de détail. – Le niveau de développement renvoie à deux autres notions importantes : le niveau de détail (Level of Detail) qui désigne le niveau de détail géométrique d’un objet et le niveau d’information ou NDI (Level of Information [LoI]) qui désigne la liste des propriétés non géométriques associées à l’objet BIM. Ces notions sont à appréhender avec vigilance, car elles se confondent parfois et le LoD d’un projet peut avoir une signification graphique ou non graphique406.
Actuellement il nʼy a pas de consensus international pour les niveaux de développements ou de détails, et différents pays emploient des dénominations et des échelles associées différentes (ND en France, LoD aux États-Unis…). Aussi les acteurs ont-ils décidé de promouvoir un nouveau concept de LoIN – Level Of Information Need (niveau d’information nécessaire) –, qui se focalise sur le besoin propre à chaque étape du projet, quel que soit l’objet de ce besoin407. Ce concept est en cours de prénormalisation.
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Section III – La normalisation du secteur numérisé de la construction

2297 – Le BIM, une forme d’industrialisation impliquant des référentiels communs. – L’emploi du BIM implique qu’une méthodologie encadre le processus de délivrance et de partage des informations (Qui ? Fait quoi ? Quand ?) et également que les informations échangées soient comprises de la même manière par chacun, sur la base d’un référentiel commun (Quelles informations ? Sous quel format ? En référence à quels dictionnaires ?).
Sous cet angle, le BIM est une forme de normalisation numérique de la filière du bâtiment, en industrialisant la conception, la construction et l’exploitation autour de procédures communes. Sans cette normalisation, le BIM reste une méthode d’agrégation de données dans une maquette numérique, et l’objectif d’optimisation des cycles de l’immeuble ne sera pas atteint. Comment sont adoptées ces procédures ?
2298 – La normalisation, un enjeu majeur de la construction. – Du fait de l’éclatement de la filière construction et de la multitude des outils métiers, l’émergence d’une pratique uniforme ne peut pas venir des acteurs du terrain ou, s’agissant du BIM, des sociétés d’édition des logiciels. Sinon, chaque projet ou acteur aurait sa solution, sa pratique, et ses standards sans interopérabilité, ce qui serait possible pour la construction d’un objet générique avec peu d’acteurs, comme par exemple un véhicule automobile, mais impossible pour le secteur du bâtiment. Il faut donc une action verticale des autorités afin de donner des cadres communs de communication adoptés par tous, et cette action est menée par les instances de normalisation/standardisation qui agissent à plusieurs niveaux : national, européen et international.
Cette standardisation se fait au travers de normes volontaires qui sont à 90 % d’origine européenne ou internationale. On les reconnaît à leur préfixe : ISO (International Organization for Standardization) pour les normes élaborées sous l’égide de l’Organisation internationale de normalisation (où l’Afnor représente la France), NF en France et EN pour celles du Comité européen de normalisation (CEN)408. Une norme internationale peut être reprise en Europe et, par ricochet, dans une collection nationale. Son libellé s’enrichit alors des préfixes correspondants, dans l’ordre croissant des périmètres géographiques : NF ISO, NF EN ISO409.
2299 – La normalisation implique des normes volontaires. – Les normes volontaires, comme leur nom l’indique, ne sont pas obligatoires mais traduisent l’engagement des entreprises à satisfaire un niveau de qualité et sécurité reconnu et approuvé.
Chaque norme est adoptée en deux phases, une première phase de prénormalisation qui est une phase préliminaire d’expérimentation par les acteurs et, le cas échéant, de formulation d’une proposition de norme, et une phase de normalisation qui consiste en l’adoption, l’enrichissement et la mise à jour de la norme.
En matière de construction, ces normes ont une grande importance pour définir des standards de qualité, de sécurité ou de propriété des ouvrages construits. Ce phénomène est amplifié avec le BIM qui ajoute une couche numérique et organisationnelle. Le PTNB a identifié trois niveaux essentiels de normalisation du BIM, au niveau du management de l’information et des procédures, du format d’interopérabilité des échanges, et des dictionnaires communs d’objets410. On retrouve les trois acceptions du « M » de l’acronyme BIM (1o Model : l’entente sur un modèle commun au moyen de dictionnaire / 2o Modeling : échange des informations au travers de fichiers interopérables reposant sur le dictionnaire commun / et 3o Management qui englobe les deux premiers avec une composante de management et de temps).
2300 – Les normes volontaires dans le BIM, une réponse technique à des outils techniques. – Compte tenu du caractère technique et très pratique de chacune des normes, avec de surcroît des considérations informatiques, d’ingénierie, techniques, etc., la lecture de ces normes n’est pas accessible aux non-initiés. Il faut retenir principalement que chaque série de problème d’adoption ou d’utilisation du BIM fait l’objet d’une norme ou une prénorme apportant une réponse générique et duplicable à ce problème. Dans la mesure où l’objet de la construction n’a pas de forme générique, il n’est pas possible de donner une réponse toute faite à un problème donné, mais simplement un guide. L’industrialisation digitale de la construction consiste ainsi à donner une méthodologie et des standards afin d’embrasser le plus grand nombre de cas de figure possibles.
Illustration extraite du rapport du PTNB
Source : Illustration extraite du rapport du PTNB
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Section IV – Le BIM en France

2302 Le BIM en France sera d’abord abordé à travers les rares textes légaux ou réglementaires traitant de ce nouvel outil (Sous-section I), avant d’en analyser les principaux freins d’adoption en France (Sous-section II). Ces réflexions conduiront à l’étude des autorisations administratives de travaux dans un environnement numérique, voire en BIM (Sous-section III).
Sous-section I – Les textes légaux et réglementaires français traitant du BIM
2303 Contrairement à d’autres pays qui se sont lancés vers le déploiement du BIM au moyen de parcours réglementaires progressifs (par ex. : Royaume-Uni419 ou Allemagne420) allant jusqu’à rendre le BIM obligatoire dans la commande publique, la France a choisi une stratégie d’adoption volontaire sans contrainte spécifique, fondée sur l’incitation des professionnels du secteur.
2304 Il n’existe actuellement qu’un seul texte français traitant directement du BIM en matière de commande publique, le décret no 2016-360 du 25 mars 2016421 qui est la transposition de la directive 2014/24/UE du 26 février 2014 sur la passation des marchés publics422. Ce texte permet aux acteurs publics, à l’initiative de la commande publique, d’exiger l’utilisation d’outils de modélisation électronique des données du bâtiment ou d’outils similaires. L’approche de la France est entièrement basée sur le volontariat et l’on peut observer que même la loi no 2018-1021 du 23 novembre 2018, portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique, dite « loi Elan », malgré l’ambition de son titre quant au numérique, n’évoque à aucun moment la maquette numérique ou le BIM.
Plus récemment, deux arrêtés du 12 juillet 2019423 ont créé deux nouveaux titres professionnels de « coordinateur BIM du bâtiment », qui veille à la bonne application des chartes, méthodes et protocoles sur des projets à réaliser selon une démarche BIM, et de « BIM modeleur du bâtiment », qui est en charge de la modélisation de la maquette numérique d’un projet de construction pour un ou plusieurs corps d’état. Le BIM Manager qui est chargé de piloter la démarche BIM du projet ne bénéficie pas à ce jour d’un titre professionnel dédié.
2305 Malgré le choix de ne pas forcer réglementairement le BIM, la France n’est pas significativement en retard par rapport à ses voisins424. Dès 2009, la France a initié successivement des plans de recherche et de promotion du BIM, dont le dernier en date est le Plan BIM 2022. Selon un benchmark425 réalisé par le Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB), la France figure en tête pour le nombre d’appels d’offres de marchés publics incluant un volet BIM ou IFC passés et publiés dans le Journal officiel de l’Union européenne (JOUE). Dans ce classement, elle est immédiatement suivie par l’Allemagne et le Royaume-Uni.
À l’occasion de la première édition des Assises du Logement426, le ministre chargé de la ville et du logement a signé, avec la filière de la construction, le plan BIM 2022, qui a pour but d’accélérer la transformation digitale dans la construction, et vise à fournir aux professionnels de la construction des méthodes nouvelles pour faciliter et améliorer la construction des bâtiments.
Deux axes prioritaires se distinguent dans ce plan dont les travaux débutent :

généraliser et structurer la demande de BIM dans les projets ;

accompagner les acteurs pour se doter des outils BIM et les maîtriser.

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Sous-section II – Les contraintes liées à l’adoption du BIM en France
2307 – Le BIM comme vecteur d’industrialisation ? La faible industrialisation de la filière construction s’expliquerait par l’éclatement des acteurs de la filière462 et le fait que le bâtiment ne soit pas une industrie modulaire, chaque projet ayant ses contraintes propres. Le BIM contient une réponse à ces obstacles grâce au numérique, avec des gains de productivité importants à terme, impliquant toutefois un investissement immédiat pour les différents acteurs463.
2308 – L’investissement d’adoption du BIM. – En pratique, la mise en œuvre de la démarche à partir du niveau 2 implique que tous les contributeurs de la maquette soient non seulement dotés d’un logiciel BIM, dont le coût n’est pas neutre pour des petites PME du secteur de la construction, mais également formés à la bonne utilisation des logiciels et équipés d’ordinateurs suffisamment puissants. On parle d’investissements de plusieurs dizaines de milliers d’euros qui, couplés au ralentissement de la capacité de production pour les premiers projets en phase d’apprentissage, génèrent au départ une perte de rendement pour les acteurs qui ne perçoivent pas nécessairement les gains à venir. Selon le rapport de la Mission Numérique Bâtiment, le surinvestissement en équipements pour passer de la 2D à la 3D est évalué à plusieurs milliers d’euros par poste de travail (fourchette de 8 000 à 15 000 € selon Cinov)464. Une étude constate que l’adoption du BIM induirait un bouleversement des habitudes de travail des acteurs de la construction sur les trois axes de la construction : l’organisation, l’information et l’action465.
2309 – Un sentiment de partage inégal de la valeur créée par le BIM. – Les professionnels peuvent avoir des difficultés à percevoir les gains de productivité inhérents au BIM, d’abord parce que la démarche ne donne généralement pas lieu à une facturation complémentaire par rapport aux contrats traditionnels, mais aussi parce que les prix risquent de tenir compte à l’avenir de la meilleure performance globale, le bénéficiaire final pouvant être finalement le seul maître d’ouvrage.
La question du retour sur investissement est le principal frein à l’adoption massive du BIM, car son bénéfice se concentre principalement en phase d’exploitation, alors qu’il alourdit la phase amont sans que les acteurs soient mieux rémunérés pour autant. Les maîtres d’ouvrage portent la responsabilité de mieux rétribuer les acteurs du BIM et d’adapter le rythme des versements à un travail amont plus important.
Par ailleurs, les problèmes d’interopérabilité entre les logiciels conduisent à une forme de ségrégation des acteurs utilisant des logiciels minoritaires, qui subissent non seulement la mauvaise administration du format IFC et les erreurs de traduction dans le format natif du logiciel, mais également une dépendance vis-à-vis des logiciels majors466. L’investissement dans des logiciels sous forme d’abonnement peut dissuader certains acteurs.
2310 – Les chiffres du BIM en France. – Compte tenu de ces obstacles, le niveau global d’adoption du BIM reste assez faible en France, et le dernier baromètre du PTNB conclut à un taux d’adoption en 2018 d’à peine 51 %467.
Cependant, ce taux cache de grandes disparités entre les petites entreprises de moins de dix salariés qui sont à 13 % d’adoption et les entreprises de plus de cinquante salariés qui ont un taux de 72 %. En parallèle, une étude menée auprès de bureaux d’études pointe que malgré un taux d’utilisation de 77 %, 71 % des sondés se considèrent débutants et n’ont pas une connaissance suffisante du BIM468.
Sous-section III – Les autorisations administratives de travaux en BIM
2311 La digitalisation progressive de la procédure de construction d’un bâtiment pose légitimement la question de la digitalisation des autorisations administratives de travaux. En effet, dès lors que les acteurs publics ou privés vont fonctionner entièrement en numérique pour la programmation et la conduite de leurs travaux, il semblerait logique que les phases de dépôt, d’instruction et de délivrance des autorisations administratives de travaux par les collectivités ou l’État soient alignées avec des échanges au format numérique (par ex. : permis de construire, installations classées, loi sur l’eau, établissement recevant du public, etc.). Déjà dans le rapport du Plan Bâtiment durable de 2014469, la proposition (2.1) portait sur la procédure d’instruction du permis de construire en BIM avec une incitation au moyen de délais d’instructions réduits. Mais qu’en est-il en France ?
2312 En France la procédure d’instruction des autorisations de construire échappe encore à l’obligation de saisine par voie électronique prévue par les articles L. 112-8 et suivants du Code des relations entre le public et l’administration470. Des textes spéciaux ont reporté l’obligation au 1er janvier 2022, date à laquelle les services instructeurs auront l’obligation d’instruire numériquement les autorisations d’urbanisme au moyen d’une téléprocédure prévue par l’article L. 423-3 de Code de l’urbanisme. À ce jour les décrets d’application précisant les modalités de mise en œuvre de cette téléprocédure n’ont pas été adoptés.
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2314 – Y a-t-il une chance de voir le BIM intégrer la téléprocédure à l’horizon 2022 ? Cela semble très peu probable. En effet, les collectivités rencontrent déjà des difficultés pour digitaliser leur procédure et ont obtenu un premier report de 2018 à 2022 de l’obligation de téléprocédure pour les autorisations d’urbanisme. Même si la téléprocédure nécessite des investissements et un paramétrage des organisations, cela implique des outils informatiques relativement simples, et principalement des bases de données et des interfaces en ligne pour le dépôt et l’échange de documents sécurisés. Le BIM est d’un niveau de sophistication largement supérieur et implique de disposer de logiciels spécialisés coûteux et une formation des administrations pour savoir les utiliser et les lire. Mais peut-être que le BIM pourrait devenir une procédure optionnelle si le pétitionnaire et la ville sont équipés et le souhaitent.
2315 – Les deux enjeux du BIM dans les autorisations d’urbanisme. – Même si son adoption semble lointaine, l’utilisation du BIM en matière d’autorisations d’urbanisme présente deux séries d’enjeux : au niveau de la règle d’urbanisme (le BIM permettrait un contrôle automatisé du respect des normes de construction pour autant que le plan local d’urbanisme [PLU] aurait été traduit dans un programme de contrôle), mais aussi au niveau de la procédure d’instruction en elle-même sur la base d’une base BIM et non plus des dossiers papiers ou numérisés.
2316 – L’automatisation du contrôle en BIM via un PLU programmé. – Les normes de construction et d’urbanisme appliquées au bâtiment sont par essence des normes concrètes et pratiques avec une vocation opérationnelle évidente. Il semble aujourd’hui possible de modéliser l’intégralité d’un plan local d’urbanisme en considération du bâtiment existant, ce qui permettrait de voir en quelques clics les volumes, destination, règles de prospect, etc. La programmation complète d’un PLU est aujourd’hui possible478.
Bien que la technologie émerge, il faut admettre que l’urbanisme implique énormément de normes de construction très complexes qui ne sont pas reprises dans les PLU et dont la rédaction rend leur programmation complète presque impossible. D’abord parce que ces normes évoluent constamment et sont souvent formulées en principe/exception difficilement programmables, mais également car de nombreuses règles sont subjectives, comme l’aspect extérieur ou l’harmonie avec les environnants.
Pour permettre de programmer entièrement les normes de construction, il faudrait donc les simplifier et les rationaliser. Pour cela, elles devraient être de moins en moins qualitatives et de plus en plus quantitatives, ce qui supposerait de définir majoritairement des règles objectives avec des seuils et des valeurs réelles et chiffrées.
Dans l’immédiat, la vérification par la collectivité et ses services du respect des normes de construction par le pétitionnaire pourrait se faire au mieux de manière semi-automatique avec une assistance technique limitée.
2317 – L’instruction des autorisations en BIM. – La procédure d’instruction du permis par le BIM (permis « BIMé ») impliquerait de définir le niveau d’information nécessaire à la collectivité pour instruire le permis avec les services consultés, au même titre que n’importe quel acteur du projet. Cette écriture de la procédure nécessiterait un niveau de maturité du BIM et une forme de standard communément admis par les acteurs de la construction et les collectivités.
Au niveau du projet, la mission de la maîtrise d’œuvre devrait être adaptée afin qu’une interface dédiée à la mise en instruction des permis de construire soit créée dans la base BIM. Cette interface orientée « vérification de la règle d’urbanisme » n’existe pas actuellement dans les logiciels BIM. Par ailleurs, le permis de construire BIMé impliquerait que la maquette objet du dossier de permis de construire puisse être figée à la date du dépôt de la demande et la fiabilité de ses données assurée. Les services instructeurs devraient également avoir la capacité de viser/figer la base BIM à l’appui de l’autorisation accordée (équivalent du tampon apposé sur les documents du dossier de permis de construire) afin de garantir le contenu du projet autorisé.
S’agissant enfin du dossier de permis de construire, toute personne intéressée devrait pouvoir en solliciter une copie, ce qui pose la question du format de consultation. Faudrait-il limiter la communication, sous format papier, des seuls extraits de la maquette correspondant aux plans et documents listés par le Code de l’urbanisme au titre de la composition du dossier de permis de construire, ou toute la maquette en elle-même ?
2318 – De l’immeuble à la ville en BIM. – Les enjeux de l’adoption d’une procédure de permis BIMérejoignent ceux de la smart city et de la digitalisation de la planification d’urbanisme. Le BIM implique la création d’un avatar numérique d’un immeuble en particulier, et l’addition des BIM de chaque immeuble interconnecté pourrait former à l’avenir un quartier, voire une ville entière avec ses infrastructures. À l’échelle du bâtiment il est d’ailleurs très probable que l’État intervienne pour imposer aux maîtres d’ouvrage de « BIMer » les bâtiments existants, dans le prolongement du carnet numérique de l’immeuble.

397) Le dessin assisté par ordinateur (DAO) est une discipline permettant de produire des dessins techniques avec un logiciel informatique. On le distingue de la synthèse d’image dans la mesure où il ne s’agit pas du calcul de rendu d’un modèle numérique, mais de l’exécution de commandes graphiques (traits, formes diverses…). De ce fait, en DAO, la souris et le clavier remplacent le crayon et les autres instruments du dessinateur (Source : Wikipédia).
398) La conception assistée par ordinateur (CAO) comprend l’ensemble des logiciels et des techniques de modélisation géométrique permettant de concevoir, de tester virtuellement – à l’aide d’un ordinateur et des techniques de simulation numérique – et de réaliser des produits manufacturés et les outils pour les fabriquer (Source : Wikipédia).
399) Le Plan Bâtiment durable – Rapport groupe de travail « BIM et Gestion du patrimoine », mars 2014 – propose une signification française à l’acronyme BIM : « Bâtiment et Informations Modélisés ». Cette définition recouvre le modèle (au sens avatar virtuel) numérique de l’ouvrage ou du patrimoine, que ce soit en termes graphiques (deux ou trois dimensions) ou informatifs (base de données dynamique).
400) Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques – Plan transition numérique dans le bâtiment : « BIM et maquette numérique. Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage », juill. 2016 (http://www.miqcp.gouv.fr/images/Guides/documentPDF/guideBIM_MIQCP.pdf).
401) Rapport BuildingSMART-Mediaconstruct, « BIM Book L’essentiel », 2019 (www.buildingsmartfrance-mediaconstruct.fr).
402) Classification issue des British standard (BS 1192 : 2007) utilisée par la Grande-Bretagne dans le cadre du programme Digital Built Britain initié en 2010 (parfaitement illustrée dans un graphique) (https://shop.bsigroup.com/upload/Construction_downloads/B555_Roadmap_JUNE_2013.pdf).
404) V. infra, no 2353.
405) Le projet de réacteur thermonucléaire ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor), situé à Cadarache (Bouches-du-Rhône) et qui implique trente-cinq pays est construit en BIM de niveau 3, avec pas moins de dix millions de composants numérisés et huit mille modèles 3D (Source : https://www.egis-group.com/fr/projets/iter).
406) L’acception de l’acronyme LoD varie selon les auteurs et la date d’emploi du terme, et peut faire référence au Niveau de Développement, Niveau de Définition ou simplement Niveaux de Détail. Ces changements dans la nomenclature sont le résultat de l’intégration des informations sur les fabricants et la production, ainsi que des caractéristiques graphiques. Pour beaucoup, le niveau de détail ne couvre que les détails graphiques, tandis que le niveau d’information (LdI) couvre les informations non graphiques. Par souci de cohérence, dans cet art., nous appellerons le LoD « Niveaux de développement », car nous allons passer en revue les deux types d’information.
407) Dans le rapport « Le BIM et la transformation numérique du secteur de la construction » (cité supra, no 2285), Mediaconstruct précise que le but de l’adoption d’un nouveau référentiel en « LoIN » est de : réconcilier ces ensembles de vues dans un document commun harmonisé avec des définitions partagées de level of… : les level of geometry, level of information, level of abstraction, level of completeness… qui pourront être associés distinctement aux maquettes d’ouvrages et leurs composants.
409) V. infra, nos 2301 et s.
410) Étude « Stratégie française pour les actions de prénormalisation et normalisation BIM appliquées au bâtiment par le PTNB » analysée infra, no 2340.
411) PTNB Feuille de route normalisation, présenté supra, no 2238.
412) La très grande majorité des PC vendus dans le commerce sont livrés avec Windows (environ 88,14 %) (Source : https://netmarketshare.com).
413) Le Plan BIM 2022 pointe « la collaboration demeure encore limitée par un marché dominé par des formats de données propriétaires qui ne peuvent pas encore être échangés et reconnus entre logiciels sans perte d’informations structurantes tandis que les formats ouverts ne répondent pas encore à tous les besoins ».
414) L’International Alliance for Interoperability (IAI) a été créée en 1996 et est devenue BuildingSmart international depuis 2008. Elle a développé le modèle IFC qu’elle maintient aujourd’hui. Dès sa création, BuildingSmart France-Mediaconstruct l’a rejoint pour en devenir le chapitre français.
416) Travaux de la commission de « Propriétés des produits pour la maquette numérique » (PPBIM) de l’Afnor, eux-mêmes initiés par l’Association des industries de matériaux, produits, composants et équipements pour la construction (AIMCC) et bSFrance – Mediaconstruct et portés au sein de bSI sur « les propriétés des produits et systèmes utilisés en construction – définition des propriétés, méthodologie de création et de gestion des propriétés dans un référentiel harmonisé ».
418) Présentation du dictionnaire POBIM dans la synthèse des travaux du PTNB, téléchargeable gratuitement (https://plan-bim-2022.fr/actions/plan-bim-2022-ptnb-axe-c/le-dictionnaire-national-de-proprietes-pobim).
419) Entré en vigueur le 4 avril 2016, le UK BIM Mandate rend obligatoire, pour les marchés publics d’état hors collectivités, l’utilisation du BIM de niveau 2. Pour une analyse détaillée, V. rapport « BIM et gestion du patrimoine », op. cit., p. 13-14 ou encore PTNB, Le développement du BIM – Benchmark européen, 26 juin 2018, p. 79.
420) Le BIM sera rendu obligatoire pour tous les projets d’infrastructures relevant de la responsabilité du ministère fédéral des Transports et des Infrastructures numériques, à l’issue des travaux de la commission « Road Map for Digital Design and Construction » lancée en 2017.
421) D. no 2016-360, 25 mars 2016 d’application de l’ordonnance no 2015-899 du 23 juillet 2015 relatif aux marchés publics codifié au sein des articles R. 2132-10 et R. 2132-14 du Code de la commande publique. Art. R. 2132-10 : « L’acheteur peut, si nécessaire, exiger l’utilisation d’outils et de dispositifs qui ne sont pas communément disponibles, tels que des outils de modélisation électronique des données du bâtiment ou des outils similaires. Dans ce cas, il offre un ou plusieurs des moyens d’accès mentionnés à l’artilce R. 2132-14, jusqu’à ce que ces outils et dispositifs soient devenus communément disponibles aux opérateurs économiques ».
422) La directive 2014/24/UE du 26 février 2014, art. 22, prévoit : « Pour les marchés publics de travaux et les concours, les États membres peuvent exiger l’utilisation d’outils électroniques particuliers tels que des outils de modélisation électronique des données du bâtiment ou des outils similaires » (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:32014L0024).
423) A. 12 juill. 2019, portant création du titre professionnel de coordinateur BIM du bâtiment, art. 1 : JO 27 juill. 2019, no 0173, texte no 22 et A. 12 juill. 2019, portant création du titre professionnel de BIM modeleur du bâtiment, art. 1 : JO 27 juill. 2019, no 0173, texte no 24 (https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000038827576?init=true&page=1&query=BIM&searchField=ALL&tab_selection=all).
424) Présentation détaillée des différents plans dans « Pour aller plus loin », no 2306.
425) PTNB, Le développement du BIM – Benchmark européen, 26 juin 2018 (https://plan-bim-2022.fr/actions/plan-bim-2022-ptnb-axe-a/le-developpement-du-bim-benchmark-europeen).
426) Les Assises du Logement qui se sont tenues le 15 novembre 2018 au Conseil économique, social et environnemental à Paris, ont réuni une cinquantaine d’intervenants sur le thème « Comment produire des logements confortables, économes, évolutifs et adaptés ? Réglementations, Loi Elan, tendances et perspectives ». Elles ont été conclues par le ministre chargé de la ville et du logement, J. Denormandie, avec notamment la signature du Plan BIM 2022 entre la filière du bâtiment et l’État.
427) Lancé fin 2005 par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, le Programme TIC & PME 2010, placé sous la responsabilité de la Direction générale des entreprises (DGE) vise à améliorer la compétitivité des entreprises et des territoires grâce au numérique.
428) Marc Sahraoui, consultant, évaluateur des programmes TIC&PME2010 Rapport TIC&PME2010.
429) Constat mis en évidence lors du Projet eXpert (V. site de Mediaconstruct). Mediaconstruct a aussi constaté que c’est le cas pour la majorité des pays de culture latine.
430) Lancé fin 2005 par le ministère de l’Économie, des Finances et de l’Industrie, le Programme TIC & PME 2010, placé sous la responsabilité de la Direction générale des entreprises (DGE), vise à améliorer la compétitivité des entreprises et des territoires grâce au numérique.
431) Le standard BIMétré a été mis au point avec la Fédération française du bâtiment (FFB), Mediaconstruct et les principaux éditeurs. BIMétré est un format de fichier standard pour l’échange du bordereau des travaux entre la maîtrise d’œuvre et les entrepreneurs, utilisé dans les logiciels de devis-métré en relation avec la CAO-BIM des maîtres d’ouvrage.
432) Rapport « BIM et Gestion du patrimoine », op. cit., p. 16.
433) Plan Bâtiment durable – Rapport groupe de travail « BIM et Gestion du patrimoine » – Un avatar numérique de l’ouvrage et du patrimoine au service du bâtiment durable : le « Bâtiment et Informations Modélisés » (BIM), mars 2014. Le groupe de travail est aussi identifié sous le vocable « Plan Bâtiment » ou « Plan Bâtiment Grenelle ».
434) Rapport « BIM et Gestion du patrimoine », op. cit. p. 9 : « Plus d’informations sur ma voiture que sur mon bien immobilier ?! ».
435) Livre blanc – Maquette numérique et gestion patrimoniale – Préparer la révolution numérique de l’industrie immobilière, mai 2014 (https://www.planbatimentdurable.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Livre_Blanc_Maquette_Numerique_mai2014_PDD_bassedef-v1.pdf).
436) Le Plan urbanisme construction architecture (Puca), est un organisme interministériel de recherche et d’expérimentation placé sous la tutelle des ministères de la Transition écologique et solidaire, de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, de la Culture et de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Depuis sa création par arrêté du 23 avril 1998, le Puca développe des programmes de recherche incitative, des actions d’expérimentations et apporte son soutien à l’innovation et à la valorisation scientifique et technique dans les domaines de l’aménagement des territoires, de l’habitat, de la construction et de la conception architecturale et urbaine (Source : site internet du Puca, www.urbanisme-puca.gouv.fr/missions-organisation-deontologie-r27.html).
437) L’Ademe est un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique et la dégradation des ressources.
438) C’est pour explorer ces questions que le Puca et ses partenaires ont lancé, dans le cadre du Prébat, le programme « BIM maquette numérique ». Il comporte deux volets : un référencement des bonnes pratiques ; la sélection de processus, concepts, idées, services pouvant conduire à des expérimentations sur des opérations de bâtiments de toute nature (Source : site internet du Puca, www.urbanisme-puca.gouv.fr/bim-maquette-numerique-r69.html).
439) Liste des lauréats accessibles sur le site du Puca (www.urbanisme-puca.gouv.fr/IMG/pdf/laureats_bim.pdf).
440) Le BIM ? Oui, mais… l’interopérabilité dans le secteur du bâtiment ? (Source : site internet du Puca, www.urbanisme-puca.gouv.fr/le-bim-oui-mais-l-interoperabilite-dans-le-secteur-a1777.html).
441) Installée rue Francis Combe, à Cergy, la Maison du Bâtiment Val-d’Oise abrite entre autres les nouveaux locaux de la Fédération française du bâtiment Val-d’Oise (FFB 95) ainsi que des services pour les entreprises et artisans du bâtiment : banque, assurance, services sociaux et médicaux.
442) BIM et maquette de gestion exploitation maintenance : premiers enseignements, nov. 2019 (Source : site internet du Puca, www.urbanisme-puca.gouv.fr/IMG/pdf/plaquette_bim_web-2.pdf).
443) Commission Afnor « PPBIM » qui a élaboré et publié en janvier 2015 la norme NF XP P07-150 (dite « norme PPBIM ») « Propriétés des produits et systèmes utilisés en construction – Définition des propriétés, méthodologie de création et de gestion des propriétés dans un référentiel harmonisé ». L’expérimentation et la mise en place de cette norme figurent parmi l’un des cinq programmes prioritaires retenus par le Plan transition numérique dans le bâtiment (PTNB) présidé par Bertrand Delcambre. Cela permettra par la suite de constituer le dictionnaire harmonisé « PPBIM France ».
444) L’association Mediaconstruct, est une association loi 1901 créée en 1989 pour aider à la diffusion et l’appropriation des NTIC dans toute la filière Bâtiment ; cette association œuvre pour l’interopérabilité des logiciels dans le cadre de la maquette numérique « libre » normalisée ou OpenBIM. Mediaconstruct est le chapitre francophone de BuildingSMART International en charge d’un ensemble de normes relatives à la maquette numérique (dont l’ISO-IFC).
445) La ministre du Logement et de l’Égalité des territoires a initié une démarche, baptisée « Objectifs 500 000 », reposant sur quatre groupes de travail en charge de réfléchir sur les normes (GT1), sur la mobilisation du foncier (GT2), sur l’adaptation du logement (GT3) et sur l’innovation (GT4). Le GT4 a travaillé sur l’ensemble des innovations du secteur du bâtiment, tant techniques qu’organisationnelles. Son rapport remis le 21 février 2014 est accessible ici : https://media.xpair.com/pdf/basse-consommation/Rapport-GT4-Objectifs500000.pdf
446) Bertrand Delcambre a été nommé « Ambassadeur du numérique dans le bâtiment » par Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’Égalité des territoires, dans le contexte du plan de relance pour le logement lancé en 2014.
447) B. Delcambre, rapport « Mission Numérique et Bâtiment », 2 déc. 2014 (https://www.planbatimentdurable.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Rapport_VF___droit_du_numerique_et_batiment.pdf).
448) V. supra, no 2271.
449) Dans le cadre du plan de relance de la construction, Sylvia Pinel a annoncé lors du Conseil des ministres du 10 décembre 2014 un « Plan transition numérique dans le bâtiment » (PTNB) avec une mobilisation financière de vingt millions d’euros. La feuille de route du PTNB est accessible ici : https://www.programmepacte.fr/sites/default/files/actualites/docs/ptnb_feuille_de_route.pdf
450) « Plan transition numérique dans le bâtiment », Rapport final, déc. 2018 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Bilan%202018%20PTNB.pdf
451) S. Khainnar, Le BIM entre changement épisodique et changement continu-situé : regard de l’étudiant en formation universitaire : Revue française des sciences de l’information et de la communication 12/2018 (https://journals.openedition.org/rfsic/3412).
452) PTNB, Mission interministérielle pour la qualité des constructions publiques (MIQCP), BIM et maquette numérique – Guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage (www.miqcp.gouv.fr/images/Guides/documentPDF/guideBIM_MIQCP.pdf).
453) Publication de l’outil d’aide à la rédaction de convention BIM sur le site du PTNB, téléchargeable ici :https://www.cerema.fr/fr/actualites/outil-aide-redaction-convention-bim-type-outil-est-ligne.
454) Plan transition numérique dans le bâtiment, Benchmark européen, 26 juin 2018 https://plan-bim-2022.fr/wp-content/uploads/2020/04/plan-bim-2022-ptnb_bim_benchmark-europe%CC%81en_fiches-pays.pdf
455) Plan transition numérique dans le bâtiment, Stratégie française pour les actions de pré-normalisation et normalisation BIM appliquées au bâtiment, F. Grand, Ph. Ridgway et S. Soubra, juin 2018 (ils ont fait sauté tous les liens !).
456) www.kroqi.fr. Vidéo de présentation de la plateforme, accessible ici : www.youtube.com/watch?v=UrrhRVUQ0E4
457) Mission « Droit du numérique et bâtiment » – Rapport au Président du Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique et au président du Plan transition numérique dans le bâtiment, Xavier Pican Avocat Associé, Lefèvre Pelletier & Associés, janv. 2016.
458) Rapport Mission « Droit du numérique et bâtiment », préc., p. 68.
459) Charte d’engagement volontaire de la filière du bâtiment pour la construction numérique « Objectif BIM 2022 » signée le 6 novembre 2017 avec le ministre de la Cohésion des territoires https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Charte%20Engagements%20volontaires%20BIM%202022.pdf
460) La liste des membres fondateurs est accessible ici : www.adnconstruction.org/membres
461) Les huit actions du plan BIM 2022 sont décrites sur le site internet dédié : https://plan-bim-2022.fr/actions
462) Dix-huit millions de personnes, dont 95 % sont employées par des petites et moyennes entreprises (PME) (Source : Forum européen de la construction, 2017).
463) Selon le rapport annuel de la European Construction Industry Federation (FIEC) de 2017, l’adoption plus large du BIM en Europe permettrait au secteur de la construction de réaliser 10 % d’économies, soit 130 milliards d’euros pour un marché de 1 300 milliards d’euros.
465) Étude in RFSIC citée supra, no 2239.
466) Exemple d’une pétition d’architectes contre l’augmentation des tarifs d’Autodesk lors d’une mise à jour (https://www.lemoniteur.fr/recherche=pourquoi%20des%20architectes%20lancent%20une%20p%C3%A9tition%20contre%20un%20%C3%A9diteur%20de%20logiciels%20exclusif).
467) Troisième enquête réalisée pour le baromètre du PTNB sur l’utilisation des outils numériques et digitaux par les professionnels du Bâtiment publiée le 20 mars 2018, accessible ici : https://plan-bim-2022.fr/actions/plan-bim-2022-ptnb-axe-a/la-transition-numerique-saccelere
468) Enquête sur la pratique du BIM par les bureaux d’études conduite en mai 2018 par Cegibat auprès de cent treize bureaux d’études thermiques (BET) pour faire un état des lieux sur la pratique du BIM au sein de l’ingénierie.
469) V. infra, no 2460.
470) V. infra, no 2313.
471) Ord. no 2005-1516, 8 déc. 2005, relative aux échanges électroniques entre les usagers et les autorités administratives et entre les autorités administratives : JO 9 déc. 2005, p. 18985. Cette ordonnance a été prise en application d’une loi d’habilitation no 2004-1343 du 9 décembre 2004, de simplification du droit, art. 4.
472) Ord. no 2014-1330, 6 nov. 2014, relative au droit des usagers de saisir l’administration par voie électronique. Le titre vise bien un droit des usagers, là où l’ordonnance de 2005 ne visait que les échanges électroniques.
473) D. no 2015-1404, 5 nov. 2015, relatif au droit des usagers de saisir l’administration par voie électronique.
474) D. no 2016-1491, 4 nov. 2016, relatif aux exceptions à l’application du droit des usagers de saisir l’administration par voie électronique concernant les démarches effectuées auprès des collectivités territoriales, de leurs établissements publics ou des établissements publics de coopération intercommunale.
475) L’Association des maires de France et des présidents d’intercommunalité (AMF) et l’Assemblée des communautés de France (AdCF) ont demandé en janv. 2018 un report en matière d’autorisations de construire à 2022 (www.adcf.org/files/THEME-Urbanisme/presentation-AMF-AdCF-des-motifs-et-contraintes.pdf).
476) D. no 2018-954, 5 nov. 2018, modifiant le décret no 2016-1491 du 4 novembre 2016, relatif aux exceptions à l’application du droit des usagers de saisir l’administration par voie électronique concernant les démarches effectuées auprès des collectivités territoriales, de leurs établissements publics ou des établissements publics de coopération intercommunale, modifiant l’annexe 2 du décret no 2016-1491 du 4 novembre 2016 « Exceptions à titre transitoire jusqu’au 31 décembre 2021 ».
477) Art. L. 423-3 en vigueur depuis le 25 novembre 2018 : téléprocédure spécifique leur permettant de recevoir et d’instruire sous forme dématérialisée les demandes d’autorisation d’urbanisme déposées à compter du 1er janvier 2022. Cette téléprocédure peut être mutualisée au travers du service en charge de l’instruction des actes d’urbanisme. Un arrêté pris par le ministre chargé de l’urbanisme définit les modalités de mise en œuvre de cette téléprocédure.
478) Des logiciels BIM tels que Revit proposent des règles de vérification des normes de construction, mais sont aux standards propriétaires dédiés à un seul logiciel, ce qui rend leur interopérabilité limitée.


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