20354 – Contexte économique. – De nombreux territoires font face à un marché du logement qualifié de « tendu » pour signifier que, dans ces secteurs géographiques, l’offre de logements reste inférieure à la demande. Il en résulte que le logement, et particulièrement l’acquisition du logement, devient difficilement accessible pour un grand nombre de ménages. Dans ce contexte sont apparues des solutions de partage du poids économique de l’accession au logement reposant sur un droit différent de la location ou de l’acquisition de la pleine propriété. Ces solutions mettent en œuvre des techniques que le juriste qualifie de « démembrement » lorsque l’économiste parle, lui, de « dissociation ». Il convient d’insister sur le fait que le terme « dissociation », utilisé dans ce contexte, doit rester cantonné au champ économique. On peut se représenter ces techniques comme opérant un « partage vertical », qui place au-dessous de l’accédant un acteur financier, titulaire d’un droit différent et complémentaire, dont la mission est généralement le portage économique d’une partie de la valeur du logement (souvent considérée comme étant la valeur foncière). Pour l’accédant, le prix du logement est alors décoté, ce qui est juridiquement justifié par le fait qu’il n’est pas pleinement propriétaire de son logement, mais seulement titulaire d’un droit réel immobilier qui lui a été conféré par le propriétaire. Ce droit réel peut trouver son origine dans une acquisition effectuée, ab initio, en démembrement de propriété. Il peut aussi naître d’un contrat spécifique, en l’occurrence un bail constitutif de droit réel.