La maîtrise du foncier par Singapour et Hong Kong

La maîtrise du foncier par Singapour et Hong Kong

– La maîtrise publique du foncier à Singapour. – Concernant Singapour, dans un contexte de particulière rareté du foncier, l'ouvrage de A. Haila note une politique systématique d'acquisition publique des terrains menée depuis l'après-guerre. En particulier, la loi sur l'acquisition des terres de 1966 a facilité l'expropriation. Les droits d'usage public ont ensuite été clarifiés par les règles foncières de l'État de 1968. À ce jour, Singapour détient 90 % du sol, ce qui conduit certains auteurs à conceptualiser le property state pour souligner à quel point le foncier joue un rôle crucial dans la production urbaine. L'État contrôle donc les terres, leur développement ultérieur, la rente et la spéculation foncière.
La politique de la cité-État assure une abondante production de logements, essentiellement publics (Housing and Development Board [HDB]), logeant, selon les chiffres de 2009, 82 % de la population – pour la grande majorité, via un régime de « quasi-propriété », c'est-à-dire par des baux de quatre-vingt-dix-neuf ans / prêts bonifiés par l'État. Il existe peu de cas de propriété en pleine propriété, et ce d'autant que depuis une loi de 1976 sur la propriété résidentielle, les biens ne peuvent être achetés qu'avec l'approbation du gouvernement.
Cette politique de maîtrise foncière vise aussi les emplois. Il existe également des baux pour les hôtels, les sites commerciaux et résidentiels d'une durée maximale de quatre-vingt-dix-neuf ans, et pour les sites industriels, de soixante ans ou moins.
– Concernant Hong Kong, il y a également un système de concession ( Leasehold system ). – La durée est toutefois beaucoup plus longue puisque les baux sont conclus pour 999 ans. Hong Kong, à l'instar de Singapour, mène également une politique de logement social très volontariste. L'article de N. Douay note que, comme à Singapour, l'État est « propriétaire des sols et dispose de moyens d'actions stratégiques quant à la régulation de l'économie et de la société, avec notamment les différentes dynamiques foncières liées notamment à l'attribution des sols et plus généralement aux usages ». Toutefois, en raison du prix élevé des terres du gouvernement et de la domination du secteur par certaines grandes sociétés de développement foncier, de nombreuses familles ne peuvent plus se loger et les commerces traditionnels ont de grandes difficultés.