Le logement à l'épreuve de la retraite et du grand âge a30243

D'après le rapport réalisé par Dominique Libault en mars 2019, selon le Haut Conseil de la famille, de l'enfance et de l'âge (HCFEA), le reste à charge est « raisonnable » à domicile alors qu'il demeure élevé en établissement, notamment en raison du fait que les prestations de la section « hébergement » (hôtellerie, restauration, animation) sont à la charge du senior.

À domicile, la prise en charge est quasi totale pour les dépenses de soins. Elle est solvabilisée par l'allocation personnalisée d'autonomie (APA) et le crédit d'impôt pour les dépenses d'accompagnement dans les actes de la vie quotidienne. Selon la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), le reste à charge après aides et crédit d'impôt est en moyenne de 60 € par mois. Il est évidemment modulé en fonction des revenus : il est nul pour les personnes dont les revenus mensuels sont inférieurs à 810,96 €, et supérieur à 320 € par mois pour les personnes dont les revenus mensuels dépassent 3 600 €.

En établissement, le reste à charge est en moyenne de 1 850 € par mois et excède les ressources courantes de la personne âgée dans 75 % des cas. Les personnes qui sont dans l'incapacité d'acquitter le coût de l'hébergement peuvent solliciter l'aide sociale à l'hébergement (ASH), versée par les départements. Or, seulement 20 % des résidents en Ehpad bénéficient de cette aide qui donne lieu à obligation alimentaire des descendants (après enquête sociale) et à récupération sur la succession future. L'obligation alimentaire est la raison principale du non-recours à l'ASH. Pour autant, la plupart des descendants contribuent spontanément à la prise en charge de leurs ascendants en Ehpad, sans déclencher l'ASH. Il est à noter que le reste à charge est plus élevé en Ehpad privé non lucratif qu'en Ehpad public, et plus encore en Ehpad privé lucratif.