Bien que cette notion juridique ait vu le jour en 2007, la pratique notariale peine à se l'approprier. Et pourtant, son intérêt est manifeste, notamment en droit des affaires. La fiducie peut être un mode alternatif de gouvernance, peut faciliter la gestion de prises de participation, peut constituer une garantie, ou encore favoriser la transmission d'entreprises. Cet outil est traditionnellement abordé sous trois angles : la fiducie-gestion, la fiducie-sûreté et la fiducie-transmission.
Nous ne nous attarderons, dans le présent développement, ni sur l'évolution de cette institution depuis la fiducie romaine jusqu'à son introduction en droit français en 2007, ni sur les ajustements opérés par le législateur depuis lors, ni sur les avantages que procurerait la fiducie-transmission, notamment en matière de transmission de l'entreprise familiale en cas de décès du dirigeant, renvoyant le lecteur aux travaux de la troisième commission sur ces sujets.
Au présent paragraphe, nous examinerons l'intérêt que peut présenter un contrat de fiducie pour faire face à une éventuelle incapacité du chef d'entreprise (§ I), d'une part, et pour faciliter la gestion de participations et le financement de l'activité de l'entreprise (§ II), d'autre part.