Les limites d'une conservation pérenne

Les limites d'une conservation pérenne

La pérennité des données inscrites sur une blockchain publique reste une question fondamentale aujourd'hui. Pour répondre à cet objectif, plusieurs difficultés devront être surmontées.
  • L'algorithme de validation du proof of work est énergivore. En effet, l'opération de minage nécessite des ordinateurs extrêmement puissants. Des « fermes de minage » munies d'équipements superpuissants construits uniquement à cette fin, ont ainsi vu le jour. Elles fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, pour mobiliser une puissance de calcul toujours plus importante. Ces data centers consommant une très grande quantité d'énergie pour fonctionner se développent dans des pays proposant des coûts énergétiques plus favorables (Québec). À l'heure du réchauffement climatique et de la préservation de la planète, cette problématique pourrait sonner le glas de ce type de consensus. C'est la raison pour laquelle de nouveaux consensus de validation apparaissent comme le tirage au sort (proof of stake) ou la preuve de la détention (proof of shake), la preuve de la possession (proof of hold), la preuve d'utilisation (proof of use).
  • Les outils cryptographiques ont une obsolescence programmée à plus ou moins long terme. Ainsi, en quelques années et pour garantir l'intégrité du document, les blockchains sont passées d'empreintes calculées en SHA-1 (clé de 160 bits) à des empreintes calculées en SHA-2 (clé de 256 bits). Aujourd'hui, la technologie blockchain s'appuie sur des terminaux dont la puissance de calcul est physiquement limitée. Elle ne permet pas à un ordinateur traditionnel de retrouver une clé privée à partir de la clé publique lisible par tous. Mais qu'en sera-t-il le jour où les ordinateurs quantiques seront fonctionnels ? Ils permettront de lever cet obstacle purement mathématique en utilisant des paradoxes de la mécanique quantique. Ce nouveau mode de calcul révolutionnaire permettra de casser tous les codes en étudiant des quantités gigantesques de solutions cryptographiques. Le système de cryptographie asymétrique sur lequel repose la technologie blockchain deviendra alors obsolète, sauf à évoluer lui aussi….
  • Assurer la pérennité des algorithmes utilisés ? Les archives sont vivantes. Tous les deux ou trois ans les algorithmes changent : comment certifier la lecture des informations dans vingt/trente ans ?
Si la blockchain publique constitue un outil de stockage, les limites connues en matière de pérennité et de fiabilité entament la confiance en cette technologie. Qu'en est-il du coffre-fort numérique ?