– Un risque lié au mode de détention des actifs numériques. – Ce ne sont pas les actifs numériques à proprement parler qui disparaissent, mais l'accès au compte numérique détenant ces actifs qui peut être bloqué selon les modalités établies par le fournisseur.
Dans le domaine de l'internet et des réseaux sociaux, l'absence de législation claire en la matière a conduit à des pratiques différentes selon les acteurs, certains supprimant purement et simplement les comptes, tandis que d'autres refusent tout accès aux héritiers
Pour une application pratique concernant le sort des comptes Facebook et Google, V. supra, no
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. Il convient toutefois de rappeler que comme tout autre actif traditionnel ou « tangible », les actifs numériques ne disparaissent pas avec le décès de leur titulaire, mais encore faut-il que les héritiers aient libre accès aux clés de déchiffrement permettant d'accéder à ces actifs.
Dans de nombreux cas, ces clés de déchiffrement sont perdues, ou du moins inaccessibles par les héritiers ou légataires du défunt.
De plus, les clés de déchiffrement étant le seul moyen de pouvoir débloquer les actifs numériques, leurs détenteurs mettent généralement en place les mesures de sécurité nécessaires en les enregistrant par exemple sur des portefeuilles de monnaies virtuelles (wallets) ou des clés USB chiffrées.
126 millions d'euros emportés dans la tombe
Gerald Cotten, le jeune fondateur de la plateforme d'échange de cryptomonnaies canadienne QuadrigaCX, mort subitement en décembre 2018 à l'âge de trente ans, était le seul à détenir les clés privées d'accès aux comptes de ses 115 000 clients détenant des cryptomonnaies d'une valeur de 126 millions d'euros. Selon le témoignage de sa veuve, Gerald Cotten était le seul à connaître les codes permettant d'accéder aux comptes, les réserves de cryptomonnaies étant définitivement perdues par suite de son décès.