Les nouveaux outils numériques se caractérisent pour la plupart par une déshumanisation de la relation contractuelle en particulier et des relations humaines en général. Cette déshumanisation est source d'insécurité en ce sens que les nouvelles technologies sont dépourvues de valeurs morales (empathie, loyauté, honnêteté, bienveillance, créativité, réactivité…) et ne laissent place à aucune explication, interprétation, adaptation de la situation spécifique. Ainsi la déshumanisation nuira à la confiance et à la sécurité juridique lorsque, par exemple :
- avec la blockchain publique, la confiance initialement placée en un tiers identifié est dirigée vers une communauté d'inconnus auxquels on ne ferait pas confiance individuellement. Par exemple, toute transaction devenant irrévocable, les cryptoactifs seront définitivement perdus et plus personne ne pourra les utiliser en cas d'erreur d'adresse lors de l'envoi ;
- l'IA délivre une solution standardisée, sans aucune possibilité d'initiative, de créativité, d'adaptation ou d'amélioration avec l'expérience ;
- le smart contract fait abstraction de tout cas de force majeure nécessitant pourtant une adaptation du contrat (décès du débiteur d'une obligation de paiement) ;
- seuls de rares initiés sont en mesure de rendre intelligibles les algorithmes utilisés par les nouvelles technologies et d'expliquer le sens de la « boîte noire » ;
- un logiciel programmé pour simuler une conversation en langage naturel remplaçant l'être humain, qu'est le chatbot, délivre un renseignement standardisé et souvent incomplet ;
- les plateformes remplacent l'intervention humaine de professionnels compétents par des réponses informatiques stéréotypées pouvant s'avérer inadaptées.