Les autres modes de transport

Les autres modes de transport

– Changer de paradigme. – La diminution effective du nombre de véhicules simultanément en circulation nécessite corrélativement un « développement efficace des transports alternatifs » 1502138594230, étendu aux camions, car il est peu probable que la population française accepte en même temps de diminuer sa dépendance à la voiture et d'abandonner ses routes à des poids lourds toujours plus nombreux.
Ce développement passe par un changement de paradigme. Pendant des décennies, le but des décideurs français était d'aller le plus vite possible d'une ville à une autre, sur des trajets importants eu égard à la taille de l'Hexagone. Les pays voisins avaient pour objectif de permettre à un maximum d'individus de se déplacer entre deux villes. Notre problème était la vitesse, le leur la fréquence.
À présent, les transports collectifs doivent être en mesure de cumuler fréquence et vitesse 1509283747512… mais pas seulement.
– L'efficacité dans tous ses attributs. – L'usager prêt à se passer de sa voiture doit trouver dans les transports en commun un mode de substitution crédible, lui apportant peu ou prou les mêmes éléments d'efficacité que son véhicule personnel. Les transports collectifs sont généralement appréciés pour leur sécurité et leur coût 1504352953423. Avec une diminution de la circulation automobile, les véhicules de surface gagneront en rapidité.
Ainsi, il est important de faire des efforts sur les trois principaux points sombres du tableau actuel : la liberté, le confort et la fonctionnalité.
La liberté attachée aux transports en commun ne sera jamais au niveau de ce que procure une voiture, mais elle peut s'en approcher, dans le cadre de progrès liés à la fréquence des passages, mais aussi au nombre de sites desservis. Les transports publics doivent couvrir tous les endroits de l'aire urbaine, non pas sous la forme d'une étoile renvoyant systématiquement au centre, mais sur le modèle d'une toile d'araignée 1509281303522. Le métro de Paris est un exemple donnant satisfaction à cet égard 1507323339461. Ainsi, la densification du maillage et des fréquences de passage est indispensable, en complément des solutions multimodales.
Il convient également d'adapter l'offre à la demande, le nombre de places par véhicule devant approximativement correspondre aux besoins.
Enfin, les transports collectifs devront contenir des espaces où déposer bagages et objets encombrants.
Pour répondre à ces objectifs, le secteur privé a montré un exemple inspirant. Par le jeu des applications numériques diverses, le secteur marchand connaît les habitudes de tout un chacun. L'analyse de ces connaissances par les pouvoirs publics permet de plus en plus de faire coïncider leurs propositions de transports avec les véritables besoins de la population, les trajets peu empruntés étant desservis moins souvent et par des véhicules de plus petite taille. Dans certaines communes 1508269611416, la durée des feux tricolores varie selon les heures de la journée, pour une meilleure fluidité. Il est même envisageable que les parcours fluctuent en temps réel selon les besoins des usagers et les données numériques fournies par les capteurs des caméras, des feux rouges ou des autres véhicules collectifs géolocalisés, voire les informations des citoyens 1504695090112.
Les transports publics devront concentrer tous ces attributs pour devenir un mode de substitution crédible à la voiture automobile. Ils auront en outre l'obligation d'avoir un impact minimum sur l'environnement 1509285465042.
– Avec quels moyens ? – La question des moyens est primordiale. Densifier les transports collectifs, les rendre plus confortables coûte cher et les finances publiques sont exsangues. Mais le problème est fondamental pour l'avenir des villes. Le législateur l'a compris, en transférant la gestion des stationnements aux collectivités à compter du 1er janvier 2018 1512654185159et en leur permettant d'affecter les produits engendrés par les contraventions au financement de l'amélioration des transports en commun ou respectueux de l'environnement.
Cette première étape mérite approbation. Elle est néanmoins très insuffisante et devra être suivie rapidement d'une refonte totale du financement des modes de transport alternatifs à l'automobile, et plus généralement des plans de déplacements urbains (C. transports, art. L. 1214-1 et s.) 1503151320860. Ces documents de planification définissant les orientations politiques locales en matière de transport des personnes et des marchandises, de circulation et de stationnement, devront être repensés après l'avènement de la voiture autonome.