– L'agriculture : un bien public. – L'agriculture constitue un bien public, dont les services sont valorisés, mais non rémunérés
1506263737409. Cette expression vise notamment les services environnementaux tels que l'entretien des paysages, la préservation de la biodiversité et la lutte contre le réchauffement climatique. D'autres services publics tels que la sécurité alimentaire, la vitalité du monde rural, le bien-être animal et la santé revêtent un caractère sociétal.
Parmi les biens publics, la qualité des sols et la disponibilité de l'eau concernent directement la production agricole. La PAC s'est longtemps désintéressée de ces ressources, les considérant sans doute inaltérables. Or, une meilleure gestion de la qualité des sols présente des avantages pour l'environnement et pour les exploitants : des sols plus riches en carbone sont à la fois plus fertiles et moins exposés à l'érosion. La qualité de l'eau a également été appréhendée avec retard. Aujourd'hui, la répétition des sécheresses et l'apparition des conflits d'usage avec les autres consommateurs conduisent à s'interroger sur la pertinence des aides favorisant l'irrigation.
Ainsi, il est impératif de redéfinir les objectifs environnementaux de la PAC. Pour ne plus être appréhendées sous l'angle de la contrainte, ces questions doivent entraîner l'adhésion du monde rural. À ce titre, il convient par exemple de rémunérer les bonnes pratiques agricoles au moyen de paiements pour services environnementaux
1506283838796. La communication de la Commission européenne sur « l'avenir de l'alimentation et de l'agriculture » présentée le 29 novembre 2017, préfigurant le modèle de la PAC post-2020, pourrait permettre d'atteindre ces objectifs. Bruxelles propose en effet de maintenir le système des paiements directs et des deux piliers de la PAC, mais, dans un but de simplification et de subsidiarité, chaque État membre élaborerait sa propre stratégie pour atteindre les objectifs de l'Union européenne, notamment pour le verdissement1514736966523. L'avantage serait de nationaliser les objectifs. Mais le risque d'une telle orientation est d'accroître la fragmentation du marché unique
1514739372651.
Le verdissement souhaité par la France ne sera possible que s'il s'accompagne de fonds suffisants pour financer les paiements pour services environnementaux.