Le contentieux des autorisations

Le contentieux des autorisations

– Référé-suspension. – Le permis de construire peut être suspendu en référé dans l'attente du jugement définitif statuant sur le fond (C. urb., art. L. 421-9 et CJA, art. L. 554-10). Une telle suspension suppose un cas d'urgence et un doute sérieux sur la légalité du permis 1492638180199. Dans le cas des éoliennes, la jurisprudence considère que la condition d'urgence est remplie en raison de leur impact sur l'environnement et du caractère difficilement réversible de la construction, particulièrement sur le plan des fondations 1492638198222. Quant au doute sérieux, il est retenu par exemple lorsque le permis a été accordé dans une zone naturelle d'intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) 1492638214669, ou lorsqu'il ne respecte pas le principe d'urbanisation en continuité de la loi « Montagne » 1492638230519.
– Annulation du permis de construire. – Devant la juridiction administrative, les arguments les plus efficaces sont liés à la procédure : irrégularité de l'enquête publique, irrégularité de l'étude d'impact, irrégularité des règles d'affichage, etc. 1492639975556La principale difficulté est celle de l'intérêt à agir du requérant. Pour une personne physique, l'intérêt à agir existe lorsque l'éolienne est visible de façon significative depuis sa maison. Ainsi, la personne vivant à moins d'un kilomètre d'éoliennes n'a pas intérêt à agir si elle ne les voit pas depuis sa propriété 1492640032434. Le propriétaire voyant les éoliennes depuis une distance de presque cinq kilomètres n'a pas plus intérêt à agir 1492640048580. Les associations ont un intérêt à agir lorsque leur objet est la protection de la nature, particulièrement lorsqu'elles ont pour but la défense d'un écosystème menacé par le permis 1492640066582. De même, une association créée pour la défense de la qualité de vie des habitants d'une commune a qualité à agir contre un permis autorisant des éoliennes sur le territoire de ladite commune 1492640078735. Une association est recevable à agir si le dépôt des statuts en préfecture est intervenu antérieurement à l'affichage en mairie de la demande de permis (C. urb., art. L. 600-1-1).

Prise illégale d'intérêts

Depuis quelques années, les associations de riverains ne se contentent plus de recours administratifs contre le permis. Elles multiplient également les plaintes pénales en parallèle. Dans son rapport de 2013, le service central de prévention de la corruption (SCPC) pointe que « le développement de l'activité éolienne semble s'accompagner de nombreux cas de prise illégale d'intérêts impliquant des élus locaux ». Le même rapport pointe l'augmentation des plaintes déposées auprès des parquets à ce titre. Il arrive malheureusement que des élus, attirés par les revenus liés à l'implantation d'énergies renouvelables sur leurs terrains, ou ceux de leur famille, interviennent lors de l'établissement du zonage ou de la délivrance du permis de construire. De tels agissements sont sanctionnés pénalement jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 500 000 € d'amende (C. pén., art. L. 432-12).