Au fil de l'évolution des hommes, des besoins supplémentaires sont nés. Peut-être ne sont-ils pas nécessaires à la vie organique, mais ils ont acquis au cours du temps le statut de besoins fondamentaux, suffisamment importants pour être considérés comme nécessaires à l'existence.
Les besoins fondamentaux créés par l'évolution
Les besoins fondamentaux créés par l'évolution
– La formation. – Prise dans le sens de « l'action de former quelqu'un intellectuellement ou moralement »
1489183697138, la formation peut être appréhendée comme un synonyme de l'éducation. Mais le premier terme est préféré au second dès lors qu'il en dépasse un peu le cadre habituel, pour s'appliquer à l'adulte en formation professionnelle ou au retraité en formation à l'informatique par exemple. Au-delà de ces considérations sémantiques, elle répond à un besoin devenu fondamental il y a des siècles : apprendre pour progresser. Une ville n'ayant pas les moyens de former ses habitants à tout âge ne répond pas à tous leurs besoins. Ainsi, une ville sans université, fût-elle la plus belle au monde, ne sera jamais la ville utopique puisqu'elle verra sa jeunesse la quitter pendant plusieurs années, sans certitude de la voir revenir.
– L'emploi. – L'emploi est d'une telle importance dans les besoins de la population que les citoyens quittent les aires urbaines incapables de leur fournir du travail, au profit des cités prospères. Cette attraction pour les villes en bonne santé économique a expliqué l'exode rural des siècles précédents. Elle reste d'actualité, et justifie également les flux migratoires entre les villes.
– Le commerce. – Le commerce de proximité est directement attaché à ce phénomène. D'une part, il est source d'emploi. D'autre part, il a besoin, pour être viable, d'une clientèle à même de dépenser les fruits de son travail. Le commerce est toujours un des premiers maillons de la chaîne économique à souffrir de l'absence d'attractivité d'une ville. Mais les habitants souffrent aussi, car une ville se vidant de ses commerces les empêche d'accéder à proximité de chez eux à ce que la société a transformé en besoin : la consommation.
– Le transport. – Depuis le 20e siècle, le transport est un besoin fondamental. Il se décline aujourd'hui en deux exigences : la nécessité pour les citoyens de circuler dans de bonnes conditions au sein de la ville, d'une part, et entre son aire urbaine et le reste du territoire, d'autre part. Ces deux exigences étant le plus souvent cumulatives, les habitants d'une ville peuvent s'en détourner si les transports intérieurs ou extérieurs sont défaillants.
Aujourd'hui, les statistiques démontrent que, l'Île-de-France mise à part, les métropoles régionales deviennent les épicentres de l'attractivité française. Il est difficile de ne pas lier cette concentration d'intérêts économiques au constat que les plus grands efforts d'aménagement des transports sont concentrés entre ces métropoles. Il existe ainsi un vrai risque de déclassement, sinon de marginalisation des villes moyennes ne parvenant pas à se désenclaver convenablement aux yeux de leurs résidents.
– Les loisirs. – Les loisirs
1489318461811sont indiscutablement entrés pour la population française dans la catégorie des choses nécessaires à l'existence (V. n° ). Il est impossible de lister toutes les activités concentrées dans ce terme puisqu'il dépend de la sensibilité de chacun. Mais il est indéniable que le sport, la culture, les voyages, la peinture, la musique ou le jardinage seront appréhendés par les uns ou les autres comme des activités indispensables.
Une aire urbaine incapable de donner un bon accès aux besoins de ses habitants ne peut prétendre au statut de ville utopique. Il en est de même pour une cité ne pouvant satisfaire les nouvelles envies des citoyens du 21e siècle.