– Infinité des hypothèses à régir. – Les énergies renouvelables sont multiples. Pour ne rien simplifier, elles sont autant d'espèces d'un genre plus vaste. Aussi, convient-il de faire une distinction entre les sources d'énergie et l'énergie elle-même
1487025573094. Les premières, dénommées « énergie primaire », désignent l'ensemble des ressources naturelles ayant un potentiel énergétique, qu'il s'agisse de ressources renouvelables (l'eau, le soleil, le vent, la biomasse) ou non (le charbon, l'uranium, le gaz, le pétrole, etc.). L'énergie consommée par les utilisateurs, dénommée « énergie secondaire » (électricité, carburant, etc.), résulte d'un processus de transformation de l'énergie primaire plus ou moins complexe. Il comporte parfois plusieurs étapes successives. Par exemple, quand l'énergie mécanique est convertie en énergie électrique. Il existe également des formes très variées de production, de stockage et de transport de ces énergies secondaires. Dans une réalité aussi protéiforme, l'organisation d'un corpus de normes cohérentes et structurées est délicate.
L'absence de cadre général uniforme
L'absence de cadre général uniforme
– Le Code de l'énergie. – Afin d'organiser cette masse d'hypothèses pratiques, un essai de codification d'ensemble a été réalisé
1489531793831. En 2005 et 2009, deux lois ont autorisé le gouvernement à procéder par ordonnances à la création de la partie législative d'un Code de l'énergie
1487027097466. La partie législative de ce code résulte d'une ordonnance de 2011, ratifiée en 2013
1487802934170. Sa partie réglementaire procède d'un décret de 2015
1487027675816. Cette codification a la vertu de rassembler des textes législatifs épars concernant l'énergie hydraulique, l'électricité ou le gaz. Mais cette codification est imparfaite. Un certain nombre de points importants lui échappent. Ainsi, le Code minier coexiste à ses côtés. Mais surtout, l'énergie nucléaire, volontairement écartée de cette codification, est envisagée au sein du Code de l'environnement (C. env., art. L. 591-1).
– Dispositions spécifiques aux énergies renouvelables. – Il existe aujourd'hui un véritable droit applicable aux énergies renouvelables
1487028578616. Le Code de l'énergie contient d'ailleurs un livre 2 entièrement dédié à ces dernières (C. énergie, art. L. 211-1 et s.). Pour autant, seule une infime partie des normes applicables y est contenue. On y trouve principalement une définition législative des énergies renouvelables : « Les sources d'énergies renouvelables sont les énergies éolienne, solaire, géothermique, aérothermique, hydrothermique, marine et hydraulique, ainsi que l'énergie issue de la biomasse, du gaz de décharge, du gaz de stations d'épuration d'eaux usées et du biogaz. La biomasse est la fraction biodégradable des produits, déchets et résidus provenant de l'agriculture, y compris les substances végétales et animales issues de la terre et de la mer, de la sylviculture et des industries connexes, ainsi que la fraction biodégradable des déchets industriels et ménagers » (C. énergie, art. L. 211-2). Les autres normes contenues à cet endroit n'ont qu'un lien indirect avec la matière, cette partie du code traitant essentiellement des certificats d'économie d'énergie, de la performance énergétique dans l'habitat, des installations de chauffage et de climatisation, et de mesures particulières aux véhicules. Il existe certes un lien, en ce sens que la transition énergétique vers les énergies renouvelables suppose, dans le même temps, une politique d'économie d'énergie. Mais l'essentiel de la législation applicable aux énergies renouvelables est une adaptation du droit commun de l'énergie.
Influence européenne
L'énergie est au cœur de la construction européenne, puisque cette dernière débute avec la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). Et le droit en la matière a connu une véritable révolution sous l'impulsion de l'Union européenne. Pourtant, l'Union ne mène pas une véritable politique énergétique, laissant une relative liberté aux États à ce sujet. Les directives européennes ont cependant imposé la libéralisation du secteur de l'énergie, en postulant que la libre concurrence sert l'intérêt général
1489533173425. Dans le même temps, la politique européenne cherche à favoriser les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables
1489533390915.