La collecte et le traitement de la donnée

La collecte et le traitement de la donnée

– La donnée : un moyen. – Une ville est performante pour ses citoyens lorsqu'elle arrive à quantifier leurs besoins et à adapter ses moyens pour les satisfaire 1507887544032. La smart city repose sur la collecte et l'exploitation des données des différents réseaux connectés, dénommés les smart grids. Les collectivités installent une multitude de capteurs dans l'espace public et les réseaux de distribution. L'accès et le partage des données sont les piliers de l'efficience de la smart city 1507449032107. Permettre que la donnée soit au service de l'intérêt général implique ensuite un traitement intelligent. Sa collecte repose sur des principes participatifs et de transparence 1511442829281. Elle ne doit en aucun cas être intrusive, ni constituer un moyen de contrôle de la vie privée, ce qui conduirait à un véritable cauchemar orwellien 1506853551672.
– Bienvenue à Data City . – Bienvenue à Data City n'est pas le titre d'un film futuriste, mais simplement une plongée au cœur de la smart city, se construisant autour de la donnée : la data. La révolution numérique permet aux données de circuler en temps réel dans un volume très important. Il s'agit du big data. La data est ouverte lorsqu'elle est gratuite et librement accessible aux usagers. On parle de l'open data. À partir des sources de données, des applications renseignent en temps réel, des algorithmes dégagent des scénarios parfois prédictifs facilitant ainsi la vie des usagers au quotidien : c'est la data science. L'intérêt général mis en avant par la smart city repose sur une exploitation encadrée de la data, par les collectivités elles-mêmes ou par leurs délégataires.
– La donnée, le faux-ami pour une politique publique ? – Dévolus traditionnellement aux collectivités, les services urbains sont aujourd'hui concurrencés par les nouveaux acteurs du numérique, start-up et autres plates-formes collaboratives 1512681245486. Leur développement les rapproche du citoyen, leur permettant ainsi de lui facturer des services. Cette captation de valeur menace le financement déjà fragilisé des services urbains assurés par les acteurs publics traditionnels soumis pour leur part au système de péréquation 1511602047528. Or, cette concurrence est née en partie après l'ouverture des données publiques.
– La donnée publique, la donnée privée. – Depuis la loi dite « Macron » 1511527750583, les entreprises de transport public sont tenues de diffuser gratuitement, dans un format ouvert, des informations relatives notamment à leurs arrêts, leurs horaires en temps réel, aux incidents constatés sur le réseau (C. transports, art. L. 111-5). La loi pour une République numérique favorise également l'open data par la publication systématique et la libre réutilisation des données dont la publication présente un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental (CRPA, art. L. 321-1) 1511604520454. Il est paradoxal que des données publiques d'intérêt général mises gratuitement à disposition de tous soient utilisées par des acteurs privés pour cibler des consommateurs, en dehors de toute recherche d'intérêt public. La question de la gouvernance de la donnée est posée.
– La gouvernance de la donnée. – Au-delà de la question de la sécurisation de la donnée (V. n° ), il est nécessaire de réfléchir à un système de gouvernance permettant à la donnée d'intérêt territorial, publique comme privée, d'être librement accessible. Il s'agit du prolongement du constat de la complémentarité des solutions publiques et privées, toutes deux au service du citoyen. Cette donnée d'intérêt territorial pourrait bénéficier d'un véritable statut et être gérée par un service public local de la donnée 1511606117291.