- Conclusion sur l'anticipation par la transmission. - Le financement de sa dépendance est un axe majeur de la protection du majeur vulnérable. Pour celui qui dispose d'un patrimoine, et ils sont nombreux chez les seniors, encore faut-il trouver les outils qui permettent sa mobilisation pour faire face au coût de la vulnérabilité. Dans cette optique, les actes à titre gratuit demeurent relativement peu pratiqués. Il est vrai que leur portée est souvent restreinte en ce qu'ils concourent généralement à préserver le cadre de vie du disposant, mais pas nécessairement à lui procurer les ressources qui lui permettront d'entretenir le bien donné et de faire face aux dépenses liées à sa dépendance. Et puis, ils supposent pour le donateur la présence, au sein de son entourage, d'un donataire de confiance, ce qui réduit sensiblement les champs d'investigation. Quant aux actes à titre onéreux, et à l'exception de l'assurance-vie classique, ils sont mal connus, généralement complexes et/ou peu attractifs. L'assurance dépendance, la vente en viager ou encore le prêt viager hypothécaire doivent évoluer si l'on souhaite qu'ils se développent et constituent une réponse efficiente à cet enjeu majeur, aujourd'hui et dans les années à venir, que constitue pour nos sociétés industrialisées le financement de la dépendance. Les acteurs de ces différents produits doivent faire preuve d'imagination et d'une motivation non feinte pour trouver des solutions innovantes ou, à tout le moins, pour rendre attrayants les produits déjà sur le marché. Pour ce faire, il s'agit de concilier les intérêts en présence et de trouver un équilibre, d'une part, entre la logique économique et commerciale qui anime les assureurs et les établissements financiers et, d'autre part, la perspective sociale qui constitue la cause efficiente de ces produits, destinés à assurer une protection à la personne vulnérable. En sus, bien évidemment, les pouvoirs publics, dont le poids est déjà prépondérant dans le financement de l'autonomie, doivent non seulement continuer à assumer cette charge au nom d'un impératif républicain mais, plus encore, ils doivent redoubler d'efforts dans la perspective du vieillissement de la population française. Les inquiétudes sont cependant légitimes : si les idées ne manquent pas pour faire face à ce phénomène démographique, attendu et appréhendé - on songe notamment à la création possible du cinquième risque -, les caisses demeurent désespérément vides, ce qui laisse dubitatif sur le financement des mesures qui pourraient être consacrées.