CGV – CGU

Titre 2 – Les villes partagées

Partie I – Les villes compactes
Titre 2 – Les villes partagées

3194 – Le partage à l’échelle de la ville. – Le partage de la ville répond tant aux besoins individuels qu’aux nécessités collectives. Il correspond en pratique à une implantation harmonieuse des constructions utiles à la vie quotidienne des habitants.

Individuellement, ce partage répond à deux objectifs différents, liés aux transports à l’échelle du quartier et à la mixité sociale à l’échelle de l’agglomération.

Ainsi, il est fondamental que les habitants d’une partie de la ville ne se sentent pas ghettoïsés par les autres. En effet, le sentiment d’appartenance à un groupe, s’il est personnel, est le gage de l’acceptation du mélange au reste de la population. Les habitants d’un quartier peuvent ainsi se sentir proches les uns des autres tout en cultivant le sentiment d’exclusion à l’égard du reste de la ville, quand bien même329ils ont sur place la réponse à leurs besoins primaires. Seul un accès aisé et serein aux autres quartiers de la cité permettra la manifestation de l’attachement des habitants à leur commune. À défaut, les risques de tensions sont importants et néfastes.

Le passage dans de bonnes conditions d’une partie de l’agglomération à une autre étant nécessaire à l’assouvissement des besoins individuels de ses habitants, le partage de la cité répond à un impératif de mixité sociale (Sous-titre I).

3195 – Le partage à l’échelle du quartier. – Il est également impératif d’alléger les déplacements des citadins, en leur offrant la satisfaction de leurs différents besoins dans un espace limité. Ainsi, les transferts trop longs poussent vers une demande accrue d’unité de lieu mêlant plus étroitement les besoins fondamentaux que sont l’habitation et l’emploi, mais aussi ces besoins diversifiés que la ville doit assumer dans un espace contraint, tels que l’accès aux commerces, aux loisirs, à la culture, aux espaces verts, etc.

La vie de quartier est l’occasion de multiplier les rencontres à la faveur des déplacements doux. Pour beaucoup, la rue et les espaces publics doivent redevenir des lieux de vie à part entière, si possible fermés à la circulation automobile. Mais le quartier peut aussi se partager dans l’implication citoyenne, symbolisée par le débat participatif. Les autorités locales y sont de plus en plus sensibles. La mixité favorisée par ces échanges permet aux quartiers d’être des lieux vivants, sources d’aménités urbaines pour leurs habitants.

Le monde économique a compris l’intérêt de ce partage : la déspécialisation de l’immobilier a commencé. Elle ne s’arrête pas à l’interaction entre le logement et le bureau. Par exemple, les gares et les aéroports deviennent des centres commerciaux, des espaces de travail. L’émergence des tiers lieux répond aussi à des besoins de fonctionnalité, de sociabilité.

3196 – Le partage à l’échelle de l’immeuble. – Collectivement, le partage de la ville et de ses immeubles a une grande importance. Il engendre nombre d’économies et de bienfaits écologiques, ainsi qu’un bien-être social.

La raréfaction des ressources naturelles oblige à optimiser l’usage d’un immeuble. À l’image d’une voiture immobilisée 90 % du temps, un immeuble de bureau est vide la nuit et un appartement l’est pendant les vacances de ses occupants. Cette prise de conscience des intérêts du partage de l’immeuble change le rapport à la propriété, derrière laquelle se dessine l’usage, qui ne sera plus unique. L’usage et la multifonctionnalité émergent fortement et durablement dans les comportements.

Acteurs privés et publics de la fabrique urbaine, les promoteurs et autres professionnels de l’immobilier se saisissent de cette question du partage de l’immeuble (Sous-titre II).


329) Ou peut-être justement parce que…

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